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26-03-2019: Coordination contre la... (Bourse du Travail de Paris salle Louise Michel)

Discussion dans 'Agenda militant - manifestations et évènements' créé par ninaa, 14 Mars 2019.

Coordination contre la répression et les violences policières

Bourse du Travail de Paris salle Louise Michel

Mardi, 26 Mars 2019 - 06:30 PM
(fin le Mardi, 26 Mars 2019 - 08:30 PM)

Fuseau horaire: Atlantic/Reykjavik


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  1. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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    Sortez couvert.e.s (brochure détaillée)
    auto-défense | violences policières | justice | guides pratiques | Justice pour Théo
    (EDIT - V3 Décembre 2018) Un groupe de soutien juridique s’est mis en place au sein de la Coordination contre la répression et les violences policières. Ce groupe a récemment diffusé un document de synthèse sur les choses à savoir en cas de confrontations avec la police : «Sortez couverts!», qui vient prendre la suite de ceux déjà diffusé par Defcol pendant la mobilisation contre la loi «Travaille».

    Le groupe de soutien pourra organiser des permanences téléphoniques lors de moments particuliers, qui seront annoncés à l’avance. Le numéro de téléphone cité plus bas ne sera donc pas activé en permanence, en dehors de ces moments contactez nous par mail à stoprepression(AT)riseup.net.

    Si tu es témoin d’une interpellation ou de violences policières;
    Si tu cherches des nouvelles de proches qui ont été interpellés ou dont tu es sans nouvelles;
    > Contacte le n° 07.53.13.43.05 *
    Attention au téléphone de ne pas donner de noms ou de détails qui pourraient être dangereux pour les personnes interpellées.
    Caisse de soutien : bit.ly/stoprep.


    * Le numéro peut changer, vérifie sur le flyer 2 pages mis à jour régulièrement

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    TELECHARGER EN VERSION BROCHURE (v3 - décembre 2018)


    PRÉCAUTIONS AVANT DE PARTIR EN MANIF...

    > Pense à avoir le nom d’un avocat : ça te sera utile au poste de police si tu es placé.e en garde à vue : c’est à toi de le désigner. Des noms proches de notre groupe circulent en manif sur des flyers. Choisis en un-e et ne retiens que son nom, pas la peine d’avoir son numéro de tel (détails >p.4). Si tu suis un traitement médical, pense à prendre des médicaments avec une ordonnance (attention : document nominatif).
    > Évite d’avoir sur toi : drogues illégales, objets considérés comme des armes (couteau suisse, cutter) même par «par destination» (bouteille en verre, caillou ou tout objet massif pouvant être considéré comme un projectile), carnet d’adresses et répertoire téléphonique (téléphone et code pin >p.5).
    > Ne laisse aucune personne isolée : en cas de charge policière, essaie de rester avec des gens que tu connais (si quelqu’un se fait arrêter, il sera possible d’avoir le contact de ses proches et donc plus facile d’organiser son soutien). Préventivement : désigner les flics en civils aux autres manifestants.
    > Protège ton visage : s’équiper pour se prémunir des grenades offensives, des lacrymos, matraques ou «balles de défense» est très conseillé, seulement ce matériel pourra être saisi et constituer un délit : par exemple, dissimuler «volontairement» son visage en manif «dans des circonstances faisant craindre des atteintes à l’ordre public» est puni d’une amende de 1500€. Si on est rarement arrêté pour cette seule raison, c’est une circonstance aggravante si tu es poursuivi-e.
    > Photos, vidéos : : les flics filment et photographient pratiquement en permanence dans les manifs pour repérer les «fauteurs de trouble» et alimenter leurs fichiers. Filmer les flics à leur tour, surtout en cas d’arrestations brutales, est un bon réflexe (planque bien la carte mémoire si tu crains l’arrestation). Quant à filmer au cœur des cortèges, c’est déconseillé : capturer des visages ou des accoutrements (habits, écharpes, sacs) pourra toujours être utilisé par les flics contre nous. Ceux qui te disent, journalistes ou militants, «mais je floute les visages!», oublient qu’en cas de perquisition, leurs images en clair seront saisies. À proscrire des cortèges : les filmeurs utilisant smartphones et applis de diffusion directe (telle Periscope), qui menacent les autres et alimentent le renseignement policier.
    > Sommations et attroupement : les flics peuvent charger pour disperser une manif ou tout rassemblement dans la rue qui n’a pas été autorisé. Ils le font soit après deux avertissements par haut-parleur (les «sommations») soit, en cas de «violences» côté manifestants, sans sommations. Si les sommations ont eu lieu (même si ce n’est pas le cas les flics prétendront que c’est le cas), c’est un délit de ne pas se disperser («participation délictueuse à un attroupement»), puni d’un an de prison et de 15000€ d’amende. Arrêté-e avec une arme (même «par destination»), avec son visage dissimulé et sans avoir quitté le groupe après sommations, le délit encourt 3 ans de prison et 45000€ d’amende. Si la personne est «armée» et «cagoulée» à la fois, cela peut monter à 5 ans et 75000€.

    EN CAS DE CONTRÔLE OU D’INTERPELLATION

    > Contrôle d’identité. Les flics peuvent contrôler l’identité de toute personne suspectée d’être l’auteur d’une infraction, de se préparer à en commettre une ou de pouvoir fournir des renseignements sur une infraction. Les flics contrôlent aussi les identités dans certaines zones répertoriées (ports, aéroports, gares), c’est le «contrôle Schengen». Le procureur (surtout en régime d’état d’urgence) peut ordonner par écrit des contrôles massifs dans un espace et un temps limité, ce sont les «rafles». Enfin, les flics peuvent contrôler l’identité d’une personne pour prévenir une «atteinte à l’ordre public, notamment à la sécurité des personnes et des biens» et ce quel que soit son comportement.
    > Tu es libre d’avoir ou pas tes papiers d’identité sur toi mais tu es tenu-e de décliner une identité (nom, prénom). Certain-e-s refusent de donner leur identité. Dans ce cas, les flics peuvent t’emmener au poste pour une «vérification d’identité».
    > Les fouilles de sac en cas de contrôle. La fouille dans les affaires personnelles (sac, portefeuille, poche, etc.) est assimilée à une perquisition. Il faut donc en théorie être suspecté-e d’avoir commis une infraction. Seules police et gendarmerie peuvent fouiller, un vigile ne peut qu’inspecter visuellement des bagages avec ton consentement. Important : Lors d’un simple contrôle d’identité, seule la «palpation de sécurité» est autorisée (pour voir si la personne porte quelque chose de dangereux) mais en principe elle n’autorise pas à vider ses poches ni à fouiller dans son sac. En principe toute fouille doit donner lieu à un procès-verbal. Il n’y a pas d’obligation à le signer.

    STRATÉGIES DE RIPOSTE EN GARDE À VUE

    > Pour ralentir le travail de la police, certain-e-s ne déclarent rien et refusent de décliner leur état civil. D’autres ne déclarent que le strict minimum (nom, prénom, lieu et date de naissance).
    > Garder le silence est un droit. Lors de l’interrogatoire, tu peux répondre «je n’ai rien à déclarer» (différent de «je ne sais rien»). Rien, c’est rien : ne garder le silence qu’aux seules questions gênantes, ce sera toujours utilisé contre toi!
    Ne laisse pas ton téléphone parler à ta place : évite de l’avoir sur toi, sinon éteins-le avant d’arriver au poste, après avoir averti des ami.e.s de ton arrestation et avoir supprimé photos ou textos impliquant des proches. En Gav, les flics peuvent te réclamer ton code PIN, mais comme tu ne pourras jamais vérifier que cette demande est légale, résiste et garde le silence. Ne dis rien non plus sur tes comptes de réseaux sociaux.
    > Refuse de signer les PV (transcriptions d’interrogatoires, rendu de fouille ou sortie de GAV). On peut les lire mais les signer serait reconnaître que tout s’est bien passé et s’empêcher de revenir sur ce que tu as subi.
    > Refus des empreintes et de l’ADN. Refuser photos d’identité, empreintes digitales et ADN constituent des délits. C’est aussi une position politique qui marque l’opposition au fichage généralisé. Ces délits seront jugés à part, même si tu es relaxé-e pour l’affaire qui t’a mené-e au poste. D’où l’intérêt de refuser ensemble pour construire une défense collective offensive contre le fichage policier.
    >> La «signalétique» (empreintes digitales et photo numérique) peut être exigée dès le contrôle d’identité, refuser peut être puni de 3 mois de prison et 3 750 € d’amende. En GAV le même refus peut entraîner 1 an et 15 000 €.
    >> Le prélèvement biologique (un coton-tige dans la bouche pour capturer ta salive) est possible pour de simples dégradations ou accusations de «violences» sur agents. Refuser est toujours un délit : jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende. Même peine en cas de condamnation à un délit, et le double si l’infraction est un crime. Les deux fichiers alimentés (FNAD et FNAEG) sont accessibles aux polices des pays de l’UE. Après classement ou relaxe, on peut réclamer l’effacement.
    >> Portées collectivement, ces attitudes sont plus faciles à tenir. Surtout ne donner aucune info sur les autres interpellé-e-s ni sur l’action ou le contexte qui a mené à l’interpellation. N’écoute pas les fics qui te diront «tes ami-es ont déjà parlé», cela n’écourtera pas la GAV et pourra être retenu contre toi ou les autres.

    > La vérification d’identité. Une fois au poste, tu passes en mode «vérification d’identité». Elle ne doit pas durer plus de 4h (à partir de l’interpellation). Au-delà, c’est la garde à vue (GAV) Il est obligatoire de donner son identité mais aucune peine n’est prévue en cas de refus. En revanche, usurper l’identité de quelqu’un qui existe vraiment est un délit et donner une identité fictive peut valoir 7.500 euros d’amende. Toutefois, il n’est pas formellement interdit de se tromper d’une ou deux lettres en épelant son nom.
    > Arrêté en groupe, on peut refuser collectivement de montrer ses papiers ou en donnant son identité seulement à l’oral afin de compliquer le travail de fichage de la police et la traque des sans-papiers.
    Attention : il n’y a pas (encore) de fichier central d’État civil qui permettrait aux flics de vérifier si une identité existe réellement ou si quelqu’un leur a fourni une identité inventée. En revanche il existe un fichier central des permis de conduire : une personne qui donne une identité imaginaire a donc intérêt à dire qu’elle n’a pas le permis de conduire.

    LA GARDE À VUE

    Au-delà des 4h de vérification, tu dois être libéré-e. Sinon c’est la garde à vue. Durée ordinaire : 24h. Elle peut être prolongée 24h sur décision du procureur (et jusqu’à 96 heures dans certains cas comme «terrorisme» ou «bande organisée»).
    > Notification obligatoire : quand tu es mis en GAV, la police a l’obligation de te le dire clairement. Ils doivent aussi te dire quel est l’infraction reprochée, que tu as le droit de taire, de ne pas répondre à leurs questions (cf «stratégies»), et doit aussi te notifier les 3 droits suivants :
    > 1. Droit de voir un médecin : possible même sans médocs à prendre ou sans avoir reçu de coups pendant l’arrestation. Rarement un médecin se déplacera. L’examen se fait aux Urgences médico-judiciaires (UMJ), à Paris c’est à l’Hôtel-Dieu.
    > 2. Droit d’appeler un proche : vous donnez un numéro de téléphone et un nom, mais c’est la police qui appelle hors de votre présence. Attention : tout collectif de soutien juridique ne sera pas considéré comme un «proche» par la police. Choisir un proche qui puisse prévenir le groupe de soutien juridique pour faciliter le suivi.
    > 3. Droit à l’assistance d’un avocat. Présent pendant les auditions de ta GAV et pour s’entretenir seul avec toi pendant environ 30 minutes. Attention : tu n’as pas à connaître son n° de téléphone (les flics ont accès à une base de données) mais il faut donner son nom exact (orthographe comprise!) et le barreau auquel il est rattaché (parfois les flics feignent de ne pas le trouver dans leur base). Si tu n’en connais pas, tu en auras un «commis d’office». Si tu ne comprends pas et ne parle pas le français, tu peux dès le début demander à être assisté-e par un interprète.
    > Audition «suspect libre» : En principe tu as le droit de t’en aller sans rien dire. Mais tu risques la GAV si tu ne coopères pas. En principe on reçoit une convocation à une audition libre par courrier postal. Pas de sanction prévue si tu n’y réponds pas, mais tu risques de voir les flics venir plus tard te chercher pour, cette fois, te placer en GAV. Note que si on t’emmène au poste «sous contrainte», il est impossible d’être entendu en audition libre.

    PROCÈS : REFUSER LA COMPARUTION IMMÉDIATE

    > À l’issue de la garde à vue, plusieurs possibilités :
    1. Libéré-e sans suites (pour le moment).
    2. On te propose une médiation, une composition pénale ou une «comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité» (CRPC, appelée aussi le «plaider coupable»).
    3. Tu peux te voir remettre une convocation devant le tribunal avant de quitter le commissariat.
    4. Tu peux être «déféré-e» c’est-à-dire emmené-e au palais de justice pour être présenté-e au procureur ou au juge d’instruction. Tu peux passer jusqu’à 20h à attendre dans la prison du palais de justice («le dépôt») avant de voir le procureur. C’est ce magistrat qui décide si tu dois passer en procès : après l’entretien, soit il te libère (pas de charges contre toi), soit te remet une convocation pour un procès plus tard, soit t’envoyer devant le tribunal pour une «comparution immédiate».
    >>>5. Tu peux alors ressortir libre sous «contrôle judiciaire» : avec interdiction possible de présence sur un territoire précis durant une période donnée, et/ou obligation de pointer régulièrement au commissariat du lieu de domicile.
    6. Dans les cas les plus graves ou les plus compliqués, un juge d’instruction peut éventuellement te «mettre en examen». Et un juge spécialisé, le juge des libertés et de la détention (JLD), pourra décider de t’envoyer en détention provisoire (en prison en attendant ton procès).

    > Comparution immédiate : demander le renvoi. Si tu te retrouves devant le tribunal le jour même où le lendemain de ton entrevue avec le procureur, tu es en «comparution immédiate». Il vaut toujours mieux de refuser d’être jugé ce jour-là et demander un délai (un «renvoi») pour préparer sa défense, surtout dans le cadre d’une défense collective. Ce délai ne peut pas t’être refusé mais le tribunal peut décider de te mettre en «détention provisoire» (en prison jusqu’à la date de l’audience), ce qui peut prendre plusieurs semaines.
    > Préparer des garanties de représentation. C’est pourquoi l’avocat doit alors apporter au juge des «garanties de représentation», preuves de boulot et de logement, signifiant qu’il y a peu de risques que te sauves. Ceux qui n’ont pas ces justificatifs sont donc plus facilement flanqués en prison. Important : ces papiers, même de simples attestations d’hébergement ou des promesses d’embauche, sont précieux et doivent absolument être fournis par les proches à l’avocat. Il est judicieux de les préparer à l’avance pour que les proches puissent facilement les fournir à l’avocat (on a parfois moins de 24h pour les trouver). Si tu échappes à la détention provisoire, tu peux aussi avoir un contrôle judiciaire ou une assignation à résidence en attente du procès, ce qui ne t’empêchera pas de préparer ta défense collectivement.
    > NB : Juger selon la situation sociale des personnes est la marque d’une justice de classe. Refuser ce jeu des garanties, ou de répondre aux «questions de personnalité» lors du procès, peut être une stratégie de défense politique.

    SI TU ES MINEUR.E

    > On est mineur.e jusqu’au jour de ses 18 ans, mais la procédure peut varier selon l’âge.
    > En cas de GAV, les flics doivent contacter tes parents et leur rappeler leurs droits. Elle dure en général 24h (13-18 ans); pour les 10-13 ans, c’est une «retenue» de 12h. Renouvelables sous conditions.
    > Sont obligatoires la présence d’un.e avocat.e, la visite d’un médecin et l’enregistrement vidéo de tes auditions.
    > L’avocat.e peut être désigné.e par toi, tes parents, ou sera commis d’office. Le groupe de soutien peut en fournir un.e si les proches le contactent au plus vite (d’où l’intérêt de faire circuler ces infos autour de toi).
    > Un.e mineur.e ne peut pas être jugé.e en «comparution immédiate», mais dans certains cas une procédure similaire est possible, laissant peu de temps pour organiser sa défense.

    ORGANISER SA DEFENSE COLLECTIVE

    • La «justice» repose sur le fait de laisser les prévenu.es seul.e.s face à leurs actes présumés. Tout est fait pour écarter toute défense commune, concertée et politique.
    • L’action contre la répression judiciaire doit être large, auto-organisée et réinvestie par le plus grand nombre afin de ne pas rester le domaine de spécialistes, militant.e.s ou avocat.e.s.
    • La défense collective suppose de ne pas faire de tri entre de supposés «bons» ou «mauvais» manifestants («pacifiques» et «casseurs»), c’est-à-dire éviter à tout prix que la défense de l’un.e puisse mener à la mise en cause d’autres.
    • En pratique, la défense se prépare à trois (prévenu.e, avocat.e et délégué.s du groupe de soutien). Le/la prévenu.e a le dernier mot sur sa stratégie de défense. L’avocat.e désigné.e doit aussi adapter ses pratiques à ces principes.
    • Un groupe de soutien peut servir aussi à collecter des fonds pour aider les prévenu.e.s à payer leurs frais de justice, mais évitez d’appeler à récolter de quoi payer des contraventions, car une amende doit être réglée par le contrevenant à titre personnel.
    Groupe légal de la Coordination contre la répression et les violences policières - Décembre 2018 - stoprepression(AT)riseup.net
    Réunion de la Coordination tous les mardi de 18h30 à 20h30, à la Bourse du Travail de Paris, salle Louise Michel 3 rue du Château d’eau (M° Republique).
    Caisse de soutien : bit.ly/stoprep.