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Fascisme & extrême-droite 4 skinheads néo-nazis condamnés pour meurtre raciste et homophobe

Discussion dans 'Webzine - actualité des luttes et partage d'articles de presse' créé par Ungovernable, 8 Avril 2011.

  1. REIMS — Quatre skinheads ont été condamnés mercredi soir par les assises des mineurs de la Marne à des peines allant de 14 ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat raciste et homophobe d'un jeune homme de 21 ans en juin 2007 à Reims.

    La cour a accédé à la demande des parties civiles qui réclamaient la requalification des faits en "crime raciste et homophobe".

    Les quatre hommes, âgés de 21 à 28 ans et dont deux étaient mineurs au moment des faits, étaient jugés à huis clos depuis le 29 mars pour "homicide volontaire avec préméditation précédé d'actes de torture et de barbarie".

    Après six heures de délibéré, les jurés ont condamné le plus âgé des accusés à la réclusion criminelle à perpétuité et à 14 ans de réclusion l'autre accusé majeur lors des faits.

    Une peine de 30 ans de réclusion, sans excuse de minorité, a été prononcée à l'encontre d'un des deux mineurs alors que le deuxième a été condamné à 14 ans de réclusion avec excuse de minorité.

    Une jeune femme de 26 ans, ex-compagne d'un des accusés, qui était poursuivie pour non empêchement de crime écope d'une peine de 3 ans d'emprisonnement dont un ferme.

    Les jurés ont quasiment suivi les réquisitions de l'avocat général qui réclamait des peines de 15 ans à la perpétuité.

    "Ces jeunes gens ont tout fait pour que les années de prison pleuvent, ils n'ont montré ni regrets, ni émotions, indiquant qu'ils étaient encore dans leurs têtes de véritables skinheads et de petits nazis", a estimé Me Emmanuel Ludot, l'avocat des familles.

    Du côté de la défense, Me Eric Raffin qui défendait le mineur le plus lourdement condamné, a regretté que l'excuse de minorité n'ait pas été retenue pour son client.

    "Les peines sont lourdes, pour une affaire lourde également" a-t-il commenté. "Il ne faut pas oublier qu'on est en présence de très jeunes gens et que ce verdict sera marquant pour eux", a poursuivi Me Raffin.

    Dès leur garde à vue, les quatre hommes se revendiquant de la mouvance skinhead, avaient reconnu avoir tué Alexis Frumin, un jeune homme en rupture familiale, "parce qu'il avait le teint basané et semblait efféminé", avait indiqué à la presse Madeleine Simoncello, procureur de Reims.

    Les quatre jeunes étaient accusés d'avoir, dans l'après-midi du 9 juin 2007, ligoté la victime sur une chaise avant de la frapper à coups de rangers et de lui brûler les parties génitales à l'aide d'une bombe de déodorant transformée en chalumeau, tout en écoutant des chants nazis.

    Par la suite, le groupe avait promené Alexis en centre ville où une foule dense célébrait l'inauguration du TGV-est, avant de le conduire dans un parc en bordure de rivière où il a été étranglé à l'aide d'une ceinture de pantalon et jeté à l'eau. Son corps sera découvert par un témoin une semaine plus tard.



    «Casser du bougnoule»

    Hier, une chose surprenait pourtant certains proches de ce dossier. Un spécialiste s’interroge d’ailleurs sur la question : «À l’époque, le parquet avait retenu les actes de torture et de barbarie comme circonstances aggravantes à l’encontre des accusés. Ce que confirmait d’ailleurs le juge d’instruction. En revanche, le caractère homophobe et raciste du crime avait été écarté alors que tout laissait à penser qu’il s’agissait bien de cela».
    À l’époque, le procureur, Madeleine Simoncello avait joué la prudence : «Les individus interpellés ont expliqué s’en être pris à lui -Alexis Frumin- car il était basané, un peu efféminé, mais le caractère raciste et homophobe n’est pas suffisamment avéré».
    Au domicile d’Aurélia Courroux et de Nicolas Muller, les enquêteurs avaient mis notamment la main sur un drapeau néonazi ainsi qu’une croix gammée. Les accusés n’avaient d’ailleurs pas cherché à cacher leur appartenance à un mouvement skinhead de Reims. Par la suite, plusieurs autres éléments pouvaient laisser penser que le crime revêtait bien un caractère raciste. Nicolas Muller s’était vanté ce soir-là de vouloir «chasser du bougnoule et du pédé». Dans leurs déclarations, les assassins présumés d’Alexis Frumin ont avoué lui avoir porté des coups au moment de lui apprendre La Marseillaise. À chaque erreur commise par la victime, elle était violemment corrigée. Une séance de torture rythmée par le titre évocateur d’un groupe néonazi : «Casser du bougnoule».
    En garde à vue, l’un des deux mineurs expliquait son geste ainsi : «Il représentait tout ce que je déteste, tout ce contre quoi je lutte… Le côté peau mate m’a rappelé le côté arabe […], le côté minorité».
    S’agissait-il pour l’ex-procureur de botter en touche ? Éviter un nouveau battage médiatique comme celui déclenché en septembre 2002 lors de l’affaire Chenu ? Le 13 septembre 2002, trois skinheads de Reims avaient roué de coups, puis jeté, inconscient, un Ardennais de 29 ans dans un étang du parc Léo-Lagrange.
    Si le crime raciste et homophobe constitue effectivement une circonstance aggravante supplémentaire, cela ne change rien pour les quatre accusés qui risquent déjà la réclusion à perpétuité.
    Emmanuel Ludot, loin de se satisfaire de cette réponse, à tout simplement décider de réclamer la requalification des faits. «La famille d’Alexis a le droit de connaître les vraies raisons de sa mort.»
     
    Dernière édition: 8 Avril 2011
  2. Fedanar
    Offline

    Fedanar Mutueliste sur les bords Membre actif

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    Jan 2010
  3. libertaire, socialiste, , anarcho-fédéraliste
    On peut avoir la source ?
     
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