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Destruction du bidonville de Calais

Discussion dans 'Politique et débats de société' créé par mc², 29 Octobre 2016.

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    Communiqué des migrants du CAO de Rennes
    Mercredi16 novembre 2016 à Rennes

    Nous sommes des personnes qui ont passé environ deux ans, un an, six mois dans la jungle de Calais. La vie à Calais est trop difficile mais nous voulions aller en Grande-Bretagne.
    A Calais, il y a eu une rencontre avec le responsable de l’OFPRA de Paris et une personne du gouvernement français. Presque tout le monde a donné ses empreintes en Italie. Ils nous ont dit qu’ils allaient oublier le fait qu’on ait donné nos empreintes si on allait dans les villes, qu’on pouvait choisir. Et qu’ils allaient nous donner les documents nécessaires pour rester en France ou voyager.
    A cette réunion là, il y avait des gens à qui la même promesse avait été faite en 2015 et qui avaient appris que leur Dublin n’allait pas être cassé et ont réussi à retourner à Calais. La personne de l’OFPRA a promis que cette fois çi ça ne se reprodurait pas.
    On leur a fait confiance par ce que ce n’était pas des porte-paroles qui étaient venus nous voir mais des hauts responsables.
    Maintenant, la situation est le contraire de ce qu’ils nous ont dit : quand on est allé à la préfecture d’Ille et Vilaine, on nous a dit que la décision était qu’ils allaient demander à l’Italie si on pouvait être réadmis vers ce pays. Personne ne voulait rester en France mais ils nous avaient promis qu’on pouvait y rester.
    On a eu des rendez-vous par communautés, par pays pour nous expliquer qu’il ne fallait pas fuir, qu’ils avaient certainement nos empreintes ailleurs mais que c’était pas grave, ça arrivait de se faire contrôler, mais on nous a promis que la procédure de DUBLIN allait être cassée. Nous, on les a cru, mais comme on ne voulait pas rester ici vu que la France était un pays de passage, mais si on était acceptés ici on voulait bien y faire notre demande d’asile. Mais au final, on se rend compte que c’est faux. Comme c’est le contraire qu’ils sont entrain de nous faire vivre, nous on ne mangera pas et puis y’a rien à faire donc on ne peut que faire ça, s’arrêter de manger.
    Du coup, hier, le 15 novembre, on a décidé ensemble d’arrêter de manger et aussi aujourd’hui on a dit aux bénévoles qui nous donnent des cours de français qu’on ne voulait pas faire le cours, qu’on était fatigué par la situation et qu’on avait pas que ça à faire.
    Les responsables de Coallia, on ne sait pas vraiment qui ils sont. Au final, les responsables de Coallia ne font rien, on s’est pas si c’est des travailleurs sociaux ou pas. Y’a un responsable qui s’occupe des repas et qui rempli les demandes d’asile des personnes qui sont en procédure normale, ils posent les questions en anglais pour remplir la demande, sinon on peut avoir une traductrice en arabe.
    Là, on est énervés, on est stressés à force de pas savoir ce qu’il nous attend.
    On veut que les personnes qui s’occupent de nos demandes viennent nous voir et nous parler et ne pas avoir comme interlocuteur les responsable de Coallia qui ne savent rien de nos demandes, ni ne peuvent s’engager.
    Par la grève de la faim, on veut que les supérieurs soient avertis pour pouvoir leur parler du fait que la promesse n’a pas été tenue.

    Les migrants erythréens, soudannais et sommaliens de Calais à Rennes.
     
  3. mc²
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    Grèves de la faim et mouvements de protestation en série dans les CAO
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    Tout au long de la semaine dans de nombreux CAO, des mouvements de protestations ont eu lieu (grève de la faim, révoltes, boycotte des activités proposées par les gestionnaires…). Ces “incidents” n’ont pas vocations à sortir des centres, la “prise en charge”* et la “mise à l’abris”* des éxilées de Calais ne pourrait être entachée de quelquonques insatisfactions de la part des personnes “bénéficiaires”*.

    Aucunes infos sur ces mouvements et sur la portée politique des revendications des personnes expulsées de Calais ne semble devoir se faire entendre, elles ne sont relayées par aucuns médias nationaux et encore moins par les préfectures. Seuls quelques collectifs et associations présentEs dans et autour de ces lieux ont pu relayer ce que certaines d’entre elles qualifient de “manifestation d’un malaise”, et que d’autres qualifient plutôt de mouvement de protestation ou de révoltes.

    On note d’ailleurs que la capacité des exilées à exprimer leurs colères varie selon la postures des associations et collectifs en lien avec elleux.

    Certaines soutiennent les exilées en leur facilitant l’accès a des moyens de diffusion et d’expression de leur revendications notamment au CAO de Rennes où les exilées ont entamé une grève de la faim et écrit un communiqué pour protester contre le reournement de veste des préfectures concernant les personnes dublinées, qui selon les déclarations officelles avant l’expulsion du bidonville auraient du être assurées de ne pas être déportées malgrè la présence d’empruntes dans d’autres pays, promesse évidemment non tenue avec des demandes de réadmission vers l’Italie en cours (https://expansive.info/Communique-des-migrants-du-CAO-de-Rennes-213).

    Dans d’autres CAO les associations administrent, se posent en gestionnaire des éxilées en adoptant des postures patriarcales tendant à nier ou minimiser la capacité des protestataires à porter elles mêmes leurs revendications, n’hésitant pas à se positionner en médiatrices/négociatrices avec les autorités, les éxilées n’ayant pas la possibilité de s’exprimer en leurs noms, comme au CAO de Beaucé où certaines ont également refuser de s’alimenter pour des raisons similaires à celles des personnes du CAO de Rennes.

    Aujourd’hui c’est au CAO de Laon (Aisne) que la colère des exilées s’est manifestée pour des raisons qui ne sont pas précisées par les souitiens sur place. Une personne suite à ce mouvement de révolte a été placée en garde à vue pour “menaces physiques proférées contre une éducatrice” (Mouvement de protestation au CAO de Laon ).

    Il est difficile de se faire une idée de la multitude de mécontentements et de révoltes au sein des CAO, parfois très isolés et eloignés des réseaux de soutien. Il est cependant évident que celles-ci vont se multiplier dans les jours/semaines à venir compte tenu des promesses non tenues des préfectures et des tentatives de déportations dans le cadre des accords de Dublin et des personnes déboutées menacées d’OQTF présentes en nombre dans les CAO.

    *ces mots sont empruntés aux déclaration des officiels. cynisme oblige…
     
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