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  1. Pour consulter le Webzine : https://www.libertaire.net/articles

Actualité militante La Guadeloupe paralysée par la grève générale

Discussion dans 'Webzine - actualité des luttes et partage d'articles de presse' créé par mi-moe, 30 Janvier 2009.

  1. PoussiereDesToiles
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    PoussiereDesToiles libre&responsable Membre actif

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    Fev 2009
  2. libertaire, internationaliste
    guadeloupe autonome

    vu comment le gouvernent est maladroit: débarquement de crs avant le début des négociations puis fuite du secrétaire d'état.
    les guadeloupéens pourrais nous faire une poussée d'anarchie galopante.
    allez les gars montrez nous l' exemple et laissez la violence a ceux qui manquent d'idées.

    Henry David Thoreau
    *"Les raisons de la désobéissance civile sont variées. Elle peut être pratiquée à contrecœur par des personnes qui ne désirent pas troubler l’ordre établi, mais désirent seulement rester fidèles à leurs convictions. Elle peut être entreprise dans le but limité de changer une politique ou un règlement que l’on considère injuste. Elle peut être employée en même temps que d’autres actions non- violentes, dans les temps de troubles et d’agitation politique, comme un substitut de la révolution violente, avec comme objectif de miner, paralyser et désintégrer un régime que l’on considère comme injuste et tyrannique."
     
  3. Lekmy
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    Lekmy Membre du forum Membre actif

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    Nov 2008
  4. libertaire, anarchiste
    alala j'aimerai savoir ce qu'attende les syndicats francais pour s"aligner sur le mouvement guadeloupéens et engagerune gréve general reconductible en metropol .... pffff le 18 fevrier avec la reunion avec sarko i vont bien etre décu je pense.... :'( :ecouteurs:
     
  5. jeunevoleur
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    jeunevoleur Membre du forum Membre actif

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    Mar 2008
    Je conseille d'écouter le journal d'inter de 13heures en direct de Guada, il y a pas mal d'info dont une interview intéressante.
    Pas encore dispo (le 12 février qui est en ligne pour l'instant même si c'est écrit le 13) mais surement dans l'après midi là :

    http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/intertreize/index.php
     
  6. jeunevoleur
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    jeunevoleur Membre du forum Membre actif

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    Mar 2008
  7. Nyark nyark
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    Nyark nyark Membre du forum Expulsé par vote Membre actif

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    Fev 2008
  8. libertaire, anarcho-communiste, syndicaliste
  9. jeunevoleur
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    jeunevoleur Membre du forum Membre actif

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    Mar 2008
    Gwada se radicalise, les discours changent.

    Déclaration de Elie Domota leader du LKP ici
    http://www.youtube.com/watch?v=ivxvPlo_gRE

    En gros pour celles et ceux qui ont du mal avec le créole Domota dit :
    -s'il y a un blessé du lkp ou guadeloupéens il y aura des morts, qu'on se le mette dans nosn têtes, je le redis solennellement (bis)
    -la journaliste : et si un gars du lkp blesse un chef d'entreprise?
    - Domota : s'il y a un blessé du lkp il y aura des morts.
    ...
     
  10. jeunevoleur
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    jeunevoleur Membre du forum Membre actif

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    Mar 2008
  11. jeunevoleur
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    Mar 2008
    16 fevrier

    M'énerve à pas s'afficher!!!!!!!:ecouteurs:
     
  12. jeunevoleur
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    jeunevoleur Membre du forum Membre actif

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    Mar 2008
  13. JiyuU
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    JiyuU Membre du forum Membre actif

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    Nov 2008
    Manif de soutient parisienne

    Aujourd'hui à 18h, a eu lieu un rassemblement place Clichy en soutient aux Antilles et à leurs revendications.
    L'appel avait été lancé il y a 3 jours, perso, je ne l'ai eu qu'hier et ce qui m'a surprise et je suis pas la seule, c'est la mobilisation, il y avait vraiment beaucoup de monde, comme d'habitude, je suis incapable d'évaluer ce chiffre "plusieurs milliers de personnes" selon Libé, 4000 selon le NPA, 3200 selon la police.
    Enfin, tout ça pour dire qu'il y avait du monde.

    Et pour une fois pas de flics a tous les coins de rues, presque pas d'uniformes, un voiture qui clot la manif, peut etre une devant et encore je suis pas sure.

    Beaucoup de trapeaux de partis de gauche : LO, LOI, NPG, pas vu trop de drapeaux NPA même si Toute la clique des politicards de gauche était présente. Voir cet article :http://www.liberation.fr/societe/01...le-pour-la-guadeloupe-qui-nous-montre-la-voie

    La manif s'est déroulée tranquillement, jusqu'à la gare Saint Lazarre on a bien gueuler, et ce qui était tres interessant c'est de voir que les gens dans le cortege etaient tous surpris du monde présent. Une espèce d'incrédulité heureuse...

    Si y a du monde qui y était et qui veut completer, allez-y !

    :) :ecouteurs: :)
     
  14. jeunevoleur
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    jeunevoleur Membre du forum Membre actif

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    Mar 2008
  15. jeunevoleur
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    Mar 2008
  16. ramoca
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    ramoca "je suis ton père" :) Membre actif

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    Août 2007
    Tensions ++ :

     
  17. jeunevoleur
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    jeunevoleur Membre du forum Membre actif

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    Mar 2008
    D'après les témoignage que je regarde sur canal 10 les robocops ont chargés des manifestants pacifique. Cette nuit il y a eu des barrages partout en Guadeloupe. Les jeunes ont pris part à l'insurrection. Suite à la répression, les guadeloupéens se disent en grande part unis face à l'état.

    Le préfet fait lui la différence entre manifestant lkp et les émeutiers, différence qui n'a pas lieu d'être. Il fait appel à la responsabilité, et fait appel au LKP en ce sens. Le mouvement est donc à un tournant.

    UPG secrétaire général : "à la boucan calme ce matin car pas de robocop". Face aux événements ils met en cause l'état et la répression. "ils nous ont chargés alors que nous jouions du tambour." Il finit son intervention en globalisant la lutte au monde entier.

    Les images de ce matin à l'aube, montrent de nombreux barrages sur les routes fait de pneu d'arbres coupés, véhicules incendiés et poubelles,poteaux électrique abattus... Ces barrages sont non occupés, ce matin. La circulation est très perturbée et souvent impossible hormis en deux roues. A Pointe a Pitre les barrages sont innombrables.

    Image d'un magasin presse tabac incendié. Incendie ciblé apparemment ; pas de vol dans les échoppes alentour. Un entrepôt également.

    Franchement les images démontre qu'il y a eu de nombreuse révoltes. Il y à des barrages partout! Les routes sont jonchées intégralement de bordel menus et variés. La nuit à surement était très très belle et illuminée de mille feux.

    Les directs continuent sur canal 10, voir le lien plus haut.
     
  18. NeUrOn
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    NeUrOn La fin d'un monde... Membre actif

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    Déc 2008
    Solidarité LKP

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    Solidarité LKP - Manifeste de neuf intellectuels antillais : Breleur, Chamoiseau, Domi, Delver, Glissant, Pigeard de Gurbert, Portecop, Pulvar, William

    mardi 17 février 2009, par jesusparis


    C’est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social qui s’est installé en Guadeloupe, puis en Martinique, et qui tend à se répandre à la Guyane et à la Réunion. Aucune de nos revendications n’est illégitime. Aucune n’est irrationnelle en soi, et surtout pas plus démesurée que les rouages du système auquel elle se confronte. Aucune ne saurait donc être négligée dans ce qu’elle représente, ni dans ce qu’elle implique en relation avec l’ensemble des autres revendications. Car la force de ce mouvement est d’avoir su organiser sur une même base ce qui jusqu’alors s’était vu disjoint, voire isolé dans la cécité catégorielle – à savoir les luttes jusqu’alors inaudibles dans les administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires, les entreprises, les collectivités territoriales, tout le monde associatif, toutes les professions artisanales ou libérales...

    Mais le plus important est que la dynamique du Lyannaj – qui est d’allier et de rallier, de lier relier et relayer tout ce qui se trouvait désolidarisé – est que la souffrance réelle du plus grand nombre (confrontée à un délire de concentrations économiques, d’ententes et de profits) rejoint des aspirations diffuses, encore inexprimables mais bien réelles, chez les jeunes, les grandes personnes, oubliés, invisibles et autres souffrants indéchiffrables de nos sociétés. La plupart de ceux qui y défilent en masse découvrent (ou recommencent à se souvenir) que l’on peut saisir l’impossible au collet, ou enlever le trône de notre renoncement à la fatalité.

    Cette grève est donc plus que légitime, et plus que bienfaisante, et ceux qui défaillent, temporisent, tergiversent, faillissent à lui porter des réponses décentes, se rapetissent et se condamnent.

    Dès lors, derrière le prosaïque du « pouvoir d’achat » ou du « panier de la ménagère » , se profile l’essentiel qui nous manque et qui donne du sens à l’existence, à savoir : le poétique. Toute vie humaine un peu équilibrée s’articule entre, d’un côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger (en clair : le prosaïque) ; et, de l’autre, l’aspiration à un épanouissement de soi, là où la nourriture est de dignité, d’honneur, de musique, de chants, de sports, de danses, de lectures, de philosophie, de spiritualité, d’amour, de temps libre affecté à l’accomplissement du grand désir intime (en clair : le poétique). Comme le propose Edgar Morin, le vivre-pour-vivre, tout comme le vivre-pour-soi n’ouvrent à aucune plénitude sans le donner-à-vivre à ce que nous aimons, à ceux que nous aimons, aux impossibles et aux dépassements auxquels nous aspirons.

    La « hausse des prix » ou « la vie chère » ne sont pas de petits diables-ziguidi qui surgissent devant nous en cruauté spontanée, ou de la seule cuisse de quelques purs békés. Ce sont les résultantes d’une dentition de système où règne le dogme du libéralisme économique. Ce dernier s’est emparé de la planète, il pèse sur la totalité des peuples, et il préside dans tous les imaginaires – non à une épuration ethnique, mais bien à une sorte « d’épuration éthique » (entendre : désenchantement, désacralisation, désymbolisation, déconstruction même) de tout le fait humain.

    Ce système a confiné nos existences dans des individuations égoïstes qui vous suppriment tout horizon et vous condamnent à deux misères profondes : être « consommateur » ou bien être « producteur » . Le consommateur ne travaillant que pour consommer ce que produit sa force de travail devenue marchandise ; et le producteur réduisant sa production à l’unique perspective de profits sans limites pour des consommations fantasmées sans limites. L’ensemble ouvre à cette socialisation anti-sociale, dont parlait André Gorz, et où l’économique devient ainsi sa propre finalité et déserte tout le reste.
    Pour les “produits” de haute nécessité

    Alors, quand le « prosaïque » n’ouvre pas aux élévations du « poétique » , quand il devient sa propre finalité et se consume ainsi, nous avons tendance à croire que les aspirations de notre vie, et son besoin de sens, peuvent se loger dans ces codes-barres que sont « le pouvoir d’achat » ou « le panier de la ménagère » . Et pire : nous finissons par penser que la gestion vertueuse des misères les plus intolérables relève d’une politique humaine ou progressiste. Il est donc urgent d’escorter les « produits de premières nécessités » , d’une autre catégorie de denrées ou de facteurs qui relèveraient résolument d’une « haute nécessité » .

    Par cette idée de « haute nécessité » , nous appelons à prendre conscience du poétique déjà en oeuvre dans un mouvement qui, au-delà du pouvoir d’achat, relève d’une exigence existentielle réelle, d’un appel très profond au plus noble de la vie. Alors que mettre dans ces « produits » de haute nécessité ? C’est tout ce qui constitue le coeur de notre souffrant désir de faire peuple et nation, d’entrer en dignité sur la grand-scène du monde, et qui ne se trouve pas aujourd’hui au centre des négociations en Martinique et en Guadeloupe, et bientôt sans doute en Guyane et à la Réunion.

    D’abord, il ne saurait y avoir d’avancées sociales qui se contenteraient d’elles-mêmes. Toute avancée sociale ne se réalise vraiment que dans une expérience politique qui tirerait les leçons structurantes de ce qui s’est passé. Ce mouvement a mis en exergue le tragique émiettement institutionnel de nos pays, et l’absence de pouvoir qui lui sert d’ossature. Le « déterminant » ou bien le « décisif » s ?obtient par des voyages ou par le téléphone. La compétence n’arrive que par des émissaires. La désinvolture et le mépris rôdent à tous les étages. L’éloignement, l’aveuglement et la déformation président aux analyses.

    L’imbroglio des pseudos pouvoirs Région-Département-Préfet, tout comme cette chose qu’est l’association des maires, ont montré leur impuissance, même leur effondrement, quand une revendication massive et sérieuse surgit dans une entité culturelle historique identitaire humaine, distincte de celle de la métropole administrante, mais qui ne s’est jamais vue traitée comme telle. Les slogans et les demandes ont tout de suite sauté par-dessus nos « présidents locaux » pour s’en aller mander ailleurs. Hélas, tout victoire sociale qui s’obtiendrait ainsi (dans ce bond par-dessus nous-mêmes), et qui s’arrêterait là, renforcerait notre assimilation, donc conforterait notre inexistence au monde et nos pseudos pouvoirs.

    Contre la logique du système libéral marchand Ce mouvement se doit donc de fleurir en vision politique, laquelle devrait ouvrir à une force politique de renouvellement et de projection apte à nous faire accéder à la responsabilité de nousmêmes par nous-mêmes et au pouvoir de nous-mêmes sur nousmêmes. Et même si un tel pouvoir ne résoudrait vraiment aucun de ces problèmes, il nous permettrait à tout le moins de les aborder désormais en saine responsabilité, et donc de les traiter enfin plutôt que d’acquiescer aux sous-traitances. La question békée et des ghettos qui germent ici où là, est une petite question qu’une responsabilité politique endogène peut régler. Celle de la répartition et de la protection de nos terres à tous points de vue aussi.

    Celle de l’accueil préférentiel de nos jeunes tout autant. Celle d’une autre Justice ou de la lutte contre les fléaux de la drogue en relève largement...

    Le déficit en responsabilité crée amertume, xénophobie, crainte de l’autre, confiance réduite en soi... La question de la responsabilité est donc de haute nécessité. C’est dans l’irresponsabilité collective que se nichent les blocages persistants dans les négociations actuelles. Et c’est dans la responsabilité que se trouve l’invention, la souplesse, la créativité, la nécessité de trouver des solutions endogènes praticables. C’est dans la responsabilité que l’échec ou l’impuissance devient un lieu d’expérience véritable et de maturation. C’est en responsabilité que l’on tend plus rapidement et plus positivement vers ce qui relève de l’essentiel, tant dans les luttes que dans les aspirations ou dans les analyses.

    Ensuite, il y a la haute nécessité de comprendre que le labyrinthe obscur et indémêlable des prix (marges, sous-marges, commissions occultes et profits indécents) est inscrit dans une logique de système libéral marchand, lequel s’est étendu à l’ensemble de la planète avec la force aveugle d’une religion. Ils sont aussi enchâssés dans une absurdité coloniale qui nous a détournés de notre manger-pays, de notre environnement proche et de nos réalités culturelles, pour nous livrer sans pantalon et sans jardins-bokay aux modes alimentaires européens. C’est comme si la France avait été formatée pour importer toute son alimentation et ses produits de grande nécessité depuis des milliers et des milliers de kilomètres. Négocier dans ce cadre colonial absurde avec l’insondable chaîne des opérateurs et des intermédiaires peut certes améliorer quelque souffrance dans l’immédiat ; mais l’illusoire bienfaisance de ces accords sera vite balayée par le principe du « Marché » et par tous ces mécanismes que créent un nuage de voracités, (donc de profitations nourries par « l’esprit colonial » et régulées par la distance) que les primes, gels, aménagements vertueux, réductions opportunistes, pianotements dérisoires de l’octroi de mer, ne sauraient endiguer.

    Il y a donc une haute nécessité à nous vivre caribéens dans nos imports-exports vitaux, à nous penser américain pour la satisfaction de nos nécessités, de notre autosuffisance énergétique et alimentaire. L’autre très haute nécessité est ensuite de s’inscrire dans une contestation radicale du capitalisme contemporain qui n’est pas une perversion mais bien la plénitude hystérique d’un dogme. La haute nécessité est de tenter tout de suite de jeter les bases d’une société non économique, où l’idée de développement à croissance continuelle serait écartée au profit de celle d’épanouissement ; où emploi, salaire, consommation et production serait des lieux de création de soi et de parachèvement de l’humain. Si le capitalisme (dans son principe très pur qui est la forme contemporaine) a créé ce Frankenstein consommateur qui se réduit à son panier de nécessités, il engendre aussi de bien lamentables « producteurs » ? chefs d’entreprises, entrepreneurs, et autres socioprofessionnels ineptes ? incapables de tressaillements en face d’un sursaut de souffrance et de l’impérieuse nécessité d’un autre imaginaire politique, économique, social et culturel. Et là, il n’existe pas de camps différents. Nous sommes tous victimes d’un système flou, globalisé, qu’il nous faut affronter ensemble.

    Ouvriers et petits patrons, consommateurs et producteurs, portent quelque part en eux, silencieuse mais bien irréductible, cette haute nécessité qu’il nous faut réveiller, à savoir : vivre la vie, et sa propre vie, dans l’élévation constante vers le plus noble et le plus exigeant, et donc vers le plus épanouissant.

    Ce qui revient à vivre sa vie, et la vie, dans toute l’ampleur du poétique. On peut mettre la grande distribution à genoux en mangeant sain et autrement. On peut renvoyer la Sara et les compagnies pétrolières aux oubliettes, en rompant avec le tout automobile.

    On peut endiguer les agences de l’eau, leurs prix exorbitants, en considérant la moindre goutte sans attendre comme une denrée précieuse, à protéger partout, à utiliser comme on le ferait des dernières chiquetailles d’un trésor qui appartient à tous. On ne peut vaincre ni dépasser le prosaïque en demeurant dans la caverne du prosaïque, il faut ouvrir en poétique, en décroissance et en sobriété. Rien de ces institutions si arrogantes et puissantes aujourd’hui (banques, firmes transnationales, grandes surfaces, entrepreneurs de santé, téléphonie mobile...) ne sauraient ni ne pourraient y résister.

    Enfin, sur la question des salaires et de l’emploi. Là aussi il nous faut déterminer la haute nécessité. Le capitalisme contemporain réduit la part salariale à mesure qu’il augmente sa production et ses profits. Le chômage est une conséquence directe de la diminution de son besoin de main d’oeuvre. Quand il délocalise, ce n’est pas dans la recherche d’une main d’oeuvre abondante, mais dans le souci d’un effondrement plus accéléré de la part salariale. Toute déflation salariale dégage des profits qui vont de suite au grand jeu welto de la finance. Réclamer une augmentation de salaire conséquente n’est donc en rien illégitime : c’est le début d’une équité qui doit se faire mondiale.

    Quant à l’idée du « plein emploi », elle nous a été clouée dans l’imaginaire par les nécessités du développement industriel et les épurations éthiques qui l’ont accompagnée. Le travail à l’origine était inscrit dans un système symbolique et sacré (d’ordre politique, culturel, personnel) qui en déterminait les ampleurs et le sens. Sous la régie capitaliste, il a perdu son sens créateur et sa vertu épanouissante à mesure qu’il devenait, au détriment de tout le reste, tout à la fois un simple « emploi », et l’unique colonne vertébrale de nos semaines et de nos jours. Le travail a achevé de perdre toute signifiance quand, devenu lui-même une simple marchandise, il s’est mis à n’ouvrir qu’à la consommation.
    Une vision du politique enchantée par l’utopie

    Nous sommes maintenant au fond du gouffre. Il nous faut donc réinstaller le travail au sein du poétique. Même acharné, même pénible, qu’il redevienne un lieu d’accomplissement, d’invention sociale et de construction de soi, ou alors qu’il en soit un outil secondaire parmi d’autres. Il y a des myriades de compétences, de talents, de créativités, de folies bienfaisantes, qui se trouvent en ce moment stérilisés dans les couloirs ANPE et les camps sans barbelés du chômage structurel né du capitalisme. Même quand nous nous serons débarrassés du dogme marchand, les avancées technologiques (vouées à la sobriété et à la décroissance sélective) nous aiderons à transformer la valeur-travail en une sorte d’arcen- ciel, allant du simple outil accessoire jusqu’à l’équation d’une activité à haute incandescence créatrice.

    Le plein emploi ne sera pas du prosaïque productiviste, mais il s’envisagera dans ce qu’il peut créer en socialisation, en autoproduction, en temps libre, en temps mort, en ce qu’il pourra permettre de solidarités, de partages, de soutiens aux plus démantelés, de revitalisations écologiques de notre environnement... Il s’envisagera en « tout ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ». Il y aura du travail et des revenus de citoyenneté dans ce qui stimule, qui aide à rêver, qui mène à méditer ou qui ouvre aux délices de l’ennui, qui installe en musique, qui oriente en randonnée dans le pays des livres, des arts, du chant, de la philosophie, de l’étude ou de la consommation de haute nécessité qui ouvre à création ? créaconsommation. En valeur poétique, il n’existe ni chômage ni plein emploi ni assistanat, mais autorégénération et autoréorganisation, mais du possible à l’infini pour tous les talents, toutes les aspirations. En valeur poétique, le PIB des sociétés économiques révèle sa brutalité.

    Voici ce premier panier que nous apportons à toutes les tables de négociations et à leurs prolongements : que le principe de gratuité soit posé pour tout ce qui permet un dégagement des chaînes, une amplification de l’imaginaire, une stimulation des facultés cognitives, une mise en créativité de tous, un déboulé sans manman de l’esprit. Que ce principe balise les chemins vers le livre, les contes, le théâtre, la musique, la danse, les arts visuels, l’artisanat, la culture et l’agriculture... Qu’il soit inscrit au porche des maternelles, des écoles, des lycées et collèges, des universités et de tous les lieux connaissance et de formation... Qu’il ouvre à des usages créateurs des technologies neuves et du cyberespace.

    Qu’il favorise tout ce qui permet d’entrer en Relation (rencontres, contacts, coopérations, interactions, errances qui orientent) avec les virtualités imprévisibles du Tout-Monde... C’est le gratuit en son principe qui permettra aux politiques sociales et culturelles publiques de déterminer l’ampleur des exceptions. C’est à partir de ce principe que nous devrons imaginer des échelles non marchandes allant du totalement gratuit à la participation réduite ou symbolique, du financement public au financement individuel et volontaire... C’est le gratuit en son principe qui devrait s’installer aux fondements de nos sociétés neuves et de nos solidarités imaginantes...

    Projetons nos imaginaires dans ces hautes nécessités jusqu’à ce que la force du Lyannaj ou bien du vivre-ensemble, ne soit plus un « panier de ménagère » , mais le souci démultiplié d’une plénitude de l’idée de l’humain. Imaginons ensemble un cadre politique de responsabilité pleine, dans des sociétés martiniquaise guadeloupéenne guyanaise réunionnaise nouvelles, prenant leur part souveraine aux luttes planétaires contre le capitalisme et pour un monde écologiquement nouveau. Profitons de cette conscience ouverte, à vif, pour que les négociations se nourrissent, prolongent et s’ouvrent comme une floraison dans une audience totale, sur ces nations qui sont les nôtres. An gwan lodyans qui ne craint ni ne déserte les grands frissons de l’utopie.

    Nous appelons donc à ces utopies où le Politique ne serait pas réduit à la gestion des misères inadmissibles ni à la régulation des sauvageries du « Marché » , mais où il retrouverait son essence au service de tout ce qui confère une âme au prosaïque en le dépassant ou en l’instrumentalisant de la manière la plus étroite.

    Nous appelons à une haute politique, à un art politique, qui installe l’individu, sa relation à l’Autre, au centre d’un projet commun où règne ce que la vie a de plus exigeant, de plus intense et de plus éclatant, et donc de plus sensible à la beauté.

    Ainsi, chers compatriotes, en nous débarrassant des archaïsmes coloniaux, de la dépendance et de l’assistanat, en nous inscrivant résolument dans l’épanouissement écologique de nos pays et du monde à venir, en contestant la violence économique et le système marchand, nous naîtrons au monde avec une visibilité levée du post-capitalisme et d’un rapport écologique global aux équilibres de la planète....

    Alors voici notre vision :

    Petits pays, soudain au coeur nouveau du monde, soudain immenses d’être les premiers exemples de sociétés post-capitalistes, capables de mettre en oeuvre un épanouissement humain qui s’inscrit dans l’horizontale plénitude du vivant....

    Les signataires :

    Ernest BRELEUR
    Patrick CHAMOISEAU
    Serge DOMI
    Gérard DELVER
    Edouard GLISSANT
    Guillaume PIGEARD DE GURBERT
    Olivier PORTECOP
    Olivier PULVAR
    Jean-Claude WILLIAM
     
  19. jeunevoleur
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    jeunevoleur Membre du forum Membre actif

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    Mar 2008
    De nouveaux barrages sont en cours de constitution avec entre autre des membres du LKP, le pont de ste Rose est bloqué.
     
  20. NeUrOn
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    NeUrOn La fin d'un monde... Membre actif

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    Déc 2008
    Menace de répression des grèves générales de Guadeloupe et de Martinique

    Ca va durer encore longtemps tout ce foutage de gueule?
    les français ont vraiment la tete dure, mais qu'est ce qu'ils leur faut pour réagir, crever la bouche ouverte??:S :ecouteurs: :ecouteurs: :p :ecouteurs: (o_O)
     
  21. NeUrOn
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    NeUrOn La fin d'un monde... Membre actif

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    Déc 2008
    Dérapage

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  22. No Pasaran
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    No Pasaran Membre du forum Membre actif

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    Nov 2008
  23. libertaire
    par un média "officiel"

    Si les jeunes en viennent à prendre les armes et faire feu sur les poulets c'est que ca ne va vraiment pas.
    Solidarité !
     
  24. jeunevoleur
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    jeunevoleur Membre du forum Membre actif

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    Mar 2008
    Ca y est ce que tout le monde craignait est arrivé, un mort, et c'est pas un flic...
    L'État en porte la responsabilité, info qui a peut tourner mais le protocole d'accord a été signé le 8 par les syndicats et l'appel à l'arret de la grève était prêt pour le 10. Mais l'état n'a pas pris en compte cette signature. Cela coute une vie. La lutte continue, les émeutiers ont pris leurs responsabilités, maintenant plus de dialogue, révolution.

    Je signale que la version officielle de la balle perdue issue d'un barrage est très contestée là bas.

    Le LKP fait porté la responsabilité entièrement par l'état. " La repression ne nous arretera pas"