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La situation s'échauffe au Brésil

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par Makhx, 15 Juin 2013.

  1. Makhx
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    Brésil : une révolution partagée

    Les révoltes en cours au Brésil mettent en évidence le rôle de la presse, dont la subjectivité et la collusion avec le pouvoir portent préjudice à la fonction démocratique de tout organe de presse.

    Cependant, des milliers de personnes peuvent accompagner en live, sans sortir de chez elles les manifestations qui mobilisent le pays et qui ont pris de l'ampleur lors de la Coupe des Confédérations. Grâce à la technologie des twitcastings - la transmission en direct d'enregistrements faits avec des téléphones portables - les informations occultées par la presse "traditionnelle" ont pu être véhiculées au sein de la population brésilienne.

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    Photo : Mídia Ninja

    C'est ainsi qu'est née la Mídia Ninja, d'une série de discussions politiques qui a résulté de la création de la Pós-TV, une chaîne de transmission en direct par internet.

    Ninja est un sigle qui signifie "Narratives Indépendantes, Journalisme et Action", mais est aussi une métaphore pour la courageuse couverture journalistique faite par ses membres.

    "Notre couverture est crue, directe. Quand la Mídia Ninja couvre une manifestation de rue, tous les gens qui sont chez eux se sentent au cœur de l'événement, et voient exactement ce qui se passe. C'est peut être pour cela que nous avons autant attiré l'attention" explique Felipe Altenfelder, à l'origine de cette initiative.

    Il précise que ce mouvement existe depuis l'année dernière et que la plupart des membres du groupe se connaissent depuis plusieurs années. Il résume qu'il s'agit de la réunion de mouvements culturels et sociaux qui, ensemble, créent une presse libre, un des besoins les plus urgents.

    Avec le succès, la Mídia Ninja a réussi à obtenir par crowdfunding le financement nécessaire pour dépêcher un envoyé spécial en Egypte, le reporter Rafael Vilela, alias Pira.

    "En pleurant pour vous faire rire"
    Après le 20 juin, un groupe de cinégraphistes a eu l'idée de créer un lieu qui centraliserait les enregistrements et qui produirait de l'information en suivant une proposition différente mais complémentaire de la Mídia Ninja. C'est ainsi qu'est née la Tomada.TV, dont l'idée est de cataloguer et de divulguer les vidéos qui expliquent ce qui se passe, aussi bien sur les lignes de front des manifestations que dans les coulisses de la politique.

    "Nous avons des enregistrements de la violence policière lors de manifestations, mais aussi des discours de Dilma Rousseff ou de Eduardo Paes (maire de Rio), ainsi que les parodies dont ils sont l'objet. Nous avons la preuve que l'humour fonctionne assez bien dans ces situations. Le ton des transmissions de la Mídia Ninja, qu'ils font très bien d'ailleurs, est différent du nôtre. Ils transmettent les pleurs dûs aux gaz lacrymogènes, et nous cherchons à faire rire. Cela pourrait d'ailleurs être notre slogan : Tomada, en pleurant pour vous faire rire."

    "La dynamique des manifestations est complètement dingue, on ne sait jamais ce qu'il va se passer" explique Harim. "Je suis du côté des manifestants, je filme, mais je proteste aussi. C'est ce qui me pousse à filmer, même quand j'ai peur. Il est nécessaire que ce conflit soit documenté et montré avec un angle différent de celui de la presse traditionnelle. Dans diverses manifestations, les policiers militaires font des atrocités qui ne sont pas montrées à la télé."

    Pour ces journalistes, le fait que la grande presse ne fasse pas une couverture satisfaisante est l'une des principales raison de l'apparition de ces chaînes alternatives. Ces informations qui ont envahi internet réaffirment combien cet espace virtuel est démocratique. Diverses opinions y sont divulguées. De plus, comme au début les manifestants étaient taxés de "vandales" par les grands véhicules de communication, ces collectifs considèrent comme une grande victoire d'avoir réussi à briser ce stéréotype du "vandale" en montrant la réalité nue et crue d'une manifestation pacifique victime de la violente répression policière.

    La Ligne de Front, un pont entre ceux qui sont dans la rue et ceux qui sont à la maison.
    D'autres collectifs semblables voient le jour, comme la Ligne de Front et le RioNaRua (Rio dans la rue).
    Tous ces mouvements ont une "ligne politique" clairement définie en faveur d'un état démocratique de droit, pas celui conçu par la logique libérale, mais celui du "principe de la dignité humaine". Ils considèrent tous qu'il est important d'informer dans cette "guerre de l'information" qui les opposent au pouvoir établi en grande partie par la presse officielle qui omet les informations qui ne servent pas ses propres desseins.

    Le RioNaRua apporte aussi des informations aux manifestants. Par exemple, pour la grande presse il n'est pas pertinent d'informer où se trouvent les barrages policiers, mais pour les manifestants cela peut faire une grande différence.
    Pour ces mouvements, le succès des médias alternatives est la preuve de la nécessité de penser de nouvelles manières de produire l'information au Brésil, principalement si on considère la fonction sociale de la presse, qui, selon les collectifs, ne semble pas être prise au sérieux par la grande presse.

    Il est étonnant qu'une page créée il y a seulement deux semaines obtienne un tel succès. C'est un signal clair du profond et sérieux manque d'information ressenti par la population brésilienne. C'est un signal de la faillite de crédibilité des médias traditionnels et de leur incapacité à répondre aux vrais besoins de la population plutôt que de suivre le discours officiel du gouvernement et de la police.

    Dans le meilleur style de la construction d'une communication alternative, naît un style de couverture basé sur le partenariat, sans droits réservés (copyleft), et avec de multiples regards. Est en train de naître au Brésil une nouvelle manière de penser la communication, et bien qu'elle commence sa relation avec des spectateurs chez eux, elle souhaite bien davantage. L'objectif est de réveiller.

    D'ores et déjà, les convulsions en cours au Brésil ont provoqué le début de la réappropriation par la population des moyens de communication et d'information, jusqu'alors tenu par les grands organes de presse tel que la toute puissante et subjective TV Globo, qui est d'ailleurs l'objet de nombreuses attaques de la part des manifestants brésiliens.
    Ces courageux manifestants-reporters sont en train de reconstruire une nouvelle démocratie en redonnant au journaliste son rôle social que les intérêts "économiques" des grands groupes privés d'information ont perdu de vue.


    Source : http://www.canalibase.org.br/revolucao-compartilhada/
    Traduit du portugais par le camarade C.L.
     
    Dernière édition par un modérateur: 20 Juillet 2013
  3. Makhx
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    La police est partout à Rio de Janeiro​

    La situation à Rio est très chaude. La répression est féroce et l'arbitraire fait loi chez les "forces de l'ordre". La violence de l'état est continuelle, et comme le pouvoir ne sait plus comment faire, il s'enfonce dans la violence et l'illégalité.
    La police est militaire, ce qui signifie qu'elle lutte contre des "ennemis". Le peuple ne peut pas être l'ennemi de la nation, c'est pourquoi il nous faut démilitariser notre police.
    Au début des mouvements, en juin, le vinaigre a été interdit à São Paulo (il atténue l'effet des lacrymo). Maintenant les téléphones cellulaires sont mal vus par la police. Avec eux, beaucoup d'exactions de la police sont divulguées sur le net (voir les Mídia Ninja, un véhicule de presse populaire), alors qui sait les dangereuses "armes" qu'un enfant peut transporter ?...
    Dans cet état d'esprit, tout le monde est "ennemi", ou du moins suspect, même les enfants.
    Nous voyons aujourd'hui avec netteté que le Brésil n'est pas encore sorti de l'esprit de la dictature. Et je crois que, dans le fond, c'est la raison des protestations en cours, même si ce n'est pas forcément clairement exprimé.
    Les manifestations continuent, mais de nombreux mouvements d'occupation (de mairies, de chambres de députés, de conseils municipaux...) voient le jour partout dans le pays, revendiquent et font des propositions basées sur des décisions d'assemblées générales populaires et horizontales.
     
  5. Zéphyr
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  6. Makhx
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    Voir aussi le fil "INFO DÉSESPOIR : Une tribu indienne entière sur le point de se donner la mort !"


    La catastrophe annoncée du barrage de Belo Monte

    Source : Mediapart - http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/190713/la-catastrophe-annoncee-du-barrage-de-belo-monte
     
  8. Makhx
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    Les Indiens de la tribu isolée Jarawa (Inde)


    Les touristes leur jettent des bananes, comme à des animaux

    Source : CourrierInternational - http://www.courrierinternational.com/article/2012/02/16/les-touristes-leur-jettent-des-bananes-comme-a-des-animaux
     
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