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Libye: la rébellion nomme un gouvernement provisoire dans l'est, l'exode se poursuit

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par Ungovernable, 2 Mars 2011.

  1. TRIPOLI (AP) — Les villes libyennes sous contrôle de la rébellion ont nommé dimanche l'ancien ministre de la Justice de Moammar Kadhafi à la tête d'un gouvernement provisoire, basé à Benghazi (est), tandis que l'insurrection se préparait à défendre Zaouia, ville la plus proche de Tripoli, contre une offensive attendue des forces du régime.

    Sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une série de sanctions contre le régime Kadhafi, alors que plus de 100.000 personnes ont déjà fui le pays, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

    L'ancien ministre de la Justice Moustafa Abdel-Jalil a été choisi pour prendre la tête d'un gouvernement provisoire, a précisé Fathi Baja, membre du conseil municipal de Benghazi, ville de l'est de la Libye d'où est parti le soulèvement contre Moammar Kadhafi le 15 février. M. Abdel-Jalil, qui a critiqué la répression sanglante du mouvement de contestation, a été choisi par les comités dirigeant les villes de l'est du pays qui sont désormais entre les mains des opposants au colonel Kadhafi.

    Plus à l'ouest, des centaines d'hommes armés soutenus par la rébellion s'apprêtaient dimanche à défendre Zaouia, ville de 200.000 personnes située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Tripoli, contre une offensive attendue des forces fidèles à Moammar Kadhafi encerclant la localité.

    La rébellion contrôle depuis jeudi cette cité stratégique car proche d'un port et de raffineries de pétrole, dernier foyer de population d'importance tombé aux mains de l'insurrection sur la route vers Tripoli. Dimanche, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans le centre-ville pour scander des slogans anti-Kadhafi, entourées des chars et batteries anti-aériennes déployés par la rébellion, a constaté sur place un journaliste de l'Associated Press.

    Parallèlement, à Genève, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a rapporté dimanche que plus de 100.000 personnes avaient fui les violences en Libye en une semaine pour se rendre en Egypte et en Tunisie. Selon le HCR, environ 55.000 personnes sont arrivées en Egypte depuis le 19 février et 50.000 autres ont gagné la Tunisie. L'agence onusienne a annoncé avoir acheminé par avion 100 tonnes d'aide, dont 2.000 tentes à Djerba en Tunisie, d'où l'assistance sera transportée vers la frontière libyenne.

    Le ministère chinois des Affaires étrangères a fait savoir dimanche que plus de 20.000 de ses ressortissants avaient quitté la Libye en date de dimanche. Quelque 15.000 ressortissants turcs en ont fait de même et trois nouveaux ferries transportant environ 4.200 passagers de diverses nationalités ont accosté dimanche matin dans le port grec de Heraklion.

    Plus de dix jours après le début de l'insurrection en Libye, la communauté internationale a, de son côté, accentué sa pression sur Moammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969.

    Le Conseil de sécurité des Nations unies a ainsi adopté samedi soir, à l'unanimité de ses 15 membres, une série de sanctions financières et économiques contre le maître de Tripoli et a décidé de saisir le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) d'une enquête pour de possibles crimes contre l'humanité commis dans le cadre de la répression sanglante menée par le pouvoir.

    Quelques heures avant le vote du Conseil, le président américain Barack Obama avait encore haussé le ton, exhortant Moammar Kadhafi à quitté le pouvoir immédiatement, à l'issue d'un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel.

    "Le président a affirmé que, lorsque le seul moyen pour un dirigeant de rester au pouvoir est d'avoir recours à la violence de masse contre son propre peuple, ce dernier a perdu la légitimité pour gouverner et doit faire ce qui est juste pour son pays en se retirant immédiatement", a jugé la Maison Blanche dans un communiqué.

    Saif al-Islam, fils de Kadhafi en charge de la communication du régime, a réagi aux propos de la Maison Blanche, lors d'un entretien à ABC. "Premièrement, ce ne sont pas les affaires des Américains. Et, deuxièmement, croyez-vous que ce (le départ de Kadhafi, NDLR) soit la solution? Bien sûr que non", a-t-il déclaré.

    Quant aux gels des avoirs de la famille, il a répondu: "d'abord, nous n'avons pas d'argent à l'étranger". Et d'ajouter: "Nous sommes une famille très modeste et tout le monde le sait".

    Signe de l'isolement croissant de Tripoli, l'Italie, ancienne puissance coloniale resté proche de la Libye, a annoncé dimanche la suspension d'un traité comprenant une clause de non-agression entre les deux nations. Cette décision lève un obstacle à une éventuelle participation de Rome à des opérations de maintien de la paix en Libye ou à la possibilité pour d'autres pays d'utiliser ses bases militaires sur le territoire libyen. AP
     
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