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Nous femmes du 18e, La Chapelle, Pajol, Barbès...

Discussion dans 'Féminisme et luttes d'émancipations LGBTQ' créé par ninaa, 25 Mai 2017.

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    Nous femmes du 18e, La Chapelle, Pajol, Barbès...
    Publié le 23 mai 2017 | Maj le 24 mai
    18e arrondissement | violences faites aux femmes | migrants | femmes
    C’est trop facile de se rappeler des femmes quand il s’agit de virer les pauvres et les étrangers. Et une fois de plus c’est les utiliser, c’est NOUS utiliser ! Nous ne vous laisserons pas faire.
    Surfant sur une campagne de stigmatisation des réfugiés orchestrée par les Républicains, un article du Parisien prétend que le quartier de La Chapelle (18e arrondissement de Paris) serait dangereux pour les femmes. Un texte diffusé par des habitantes du 18e arrondissement y répond.

    [​IMG]
    [​IMG]Lire aussi : Les habitantes du quartier La Chapelle répondent au journal « Le Parisien »
    Nous femmes du 18e, La Chapelle , Pajol, Barbès...

    Nous habitons dans un quartier populaire que nous aimons.

    Nous ne nions pas qu’il y ait du sexisme, mais pas plus que dans tout autre quartier.

    Partout dans le monde les hommes profitent des femmes

    Nous habitons dans un quartier où la solidarité est forte,

    c’est pourquoi les migrants s’y réfugient faute de pouvoir habiter quelque part,

    dans un logement.

    Nous habitons dans des quartiers où ce que vous appelez « trafic »

    nous on l’appelle survie.

    Depuis plusieurs années, petit à petit la bourgeoisie s’installe dans notre quartier et veut le transformer à son image, en repoussant la misère hors de sa vue.

    C’est pour ça que les flics occupent l’espace public en permanence, pour chasser les pauvres et la misère, la repousser toujours plus loin d’un Paris qui se veut aseptisé.

    Nous sommes contre l’instrumentalisation du féminisme à des fins racistes et anti pauvres, sur fond de campagne électorale.

    C’est trop facile de se rappeler des femmes quand il s’agit de virer les pauvres et les étrangers. Et une fois de plus c’est les utiliser, c’est NOUS utiliser !

    Nous ne vous laisserons pas faire.
     
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  4. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Au sujet (entre autres) des migrants de la Chapelle et du collectif Chapelle debout:
    Répression migrants
     
    Dernière édition: 9 Septembre 2019
  5. ninaa
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  6. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Manifestation La Chapelle 25 mai 2017.
    Environ trois à quatre cent personnes, principalement des migrants et des gens du quartier. Alors qu'on est en pleine propagande électoraliste, on n'a eu à se cogner AUCUN drapeau de parti ou d'orga et même aucun autocollant! MIRACLE! ^o^:D:sun:

    Mais les quelques gros connards à l'origine de la pétition qui a inspiré l'article du Parisien étaient bien là: ils avaient écrit des slogans sur le trottoir, genre "racistes hors de nos halls d'entrée" (puisque tout est parti de trois gamins - pas forcément des migrants d'ailleurs - qui vendent du cannabis devant leur immeuble, plutôt chic).
    Pourquoi appeler les migrants des "racistes"? Je suppose que c'est en réponse aux accusations de racisme (en mode "c'est celui qui le dit qui y est"), sur l'air du "racisme anti-blanc". Ouais, sauf qu'eux (une dizaine) étaient tous blancs comme des bidets, alors que les Noirs, Reubeux, etc. du rassemblement ne voyaient visiblement aucun problème à cohabiter avec des blancs!
    On a donc fait le tour du quartier sous les acclamations des passants. Vers 19 H de retour sur la place plusieurs personnes ont pris la parole, surtout des habitantes du quartier et des migrants.
    Des femmes portant des pancartes "antisexiste ET antiraciste" et "le harcèlement sexuel n'a ni couleur ni origine".

    Quelques rencontres:
    - Près de nous deux hommes discutaient, des migrants apparemment, l'un d'eux a dit: "C'est super il y a plein de femmes qui sont venues, c'est la meilleure réponse aux mensonges du Parisien." Il m'a dit qu'il s'occupait de la cuisine des migrants, que suite à l'article du Parisien ils avaient proposé à la journaliste de les rencontrer. Elle n'a jamais donné suite.
    - Une dame d'une cinquantaine d'années, plutôt look bourgeois, habitante de la rue Pajol. Elle a assuré que la rue n'était pas la "zone de non droit" décrite par l'article. Deux trois petits dealers de shit, peut-être, mais pas plus d'agressions sexuelles ou autres que n'importe où ailleurs. En tout cas les habitants n'étaient pas tous terrorisés par les migrants! D'après elle les auteurs de la pétition étaient connus pour être spécialement réacs et racistes.
    - Comme je criais le slogan "La Chapelle, Solidarité avec ou sans papiers" un jeune migrant m'a dit qu'il était contre le principe d'avoir des papiers. Du coup on a un peu discuté, pour nous le problème c'est ce qui arrive à ceux qui n'ont pas de papiers, mais on était d'accord avec lui dans l'idéal il ne faudrait plus avoir de papiers du tout!
     
    Dernière édition: 26 Mai 2017
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  8. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Témoignage de la dessinatrice Laura Genz, habitante de La Chapelle:

    [​IMG]
    Comité de soutien des Migrants de la Chapelle
     
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  10. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Dans Libération aujourd'hui:
    Quartier La Chapelle-Pajol : chronique d'une instrumentalisation politique
    Quartier La Chapelle-Pajol : chronique d’une instrumentalisation politique | Bondy Blog
     
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  14. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    On pouvait s'en douter, il faudrait plus qu'une manifestation d'habitantes et une enquête sur les coulisses d'une pétition pour contrer la propagande raciste des médias.

    Sur BFM TV:
    Bien entendu aucune preuve de ce "travail" avec les élus de "tous bords", alors que le "travail" avec le staff de LR est avéré (voir plus haut l'enquête de Bondy Blog):
    Quant au soutien enthousiaste du FN (qui est assez naïf pour imaginer qu'il puisse en être autrement?), à aucun moment les pétitionnaires n'exprimeront rejet ou même réserve à ce sujet:

    Les associations de migrants locales affirment n'avoir jamais eu de contact avec ces pétitionnaires. En tout cas lors de la manifestation les habitants à l'origine de la pétition (qui avaient organisé un contre rassemblement devant leur immeuble une dizaine environ) étaient tous blancs, sans exception. Mais personne n'est jamais raciste, n'est-ce pas, même pas le Front national, alors pourquoi rejeter un si précieux soutien?

    Dans le Figaro Céline Pina (ex-élue locale PS, qui a comparé le voile au brassard nazi) saute sur l'occasion d'enfoncer un peu plus une population déjà largement discriminée et stigmatisée:
    Les habitants de cet immeuble cossu ont beau jouer les victimes, ils ont un million de fois plus de chances que leurs revendications (plus de flics et de répression envers les migrants, aboutissant de préférence à une expulsion définitive - le plus loin possible...) soient prises en compte que celles des migrants.
     
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  16. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
     
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  18. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Et ça continue...
    (dans le Parisien, hier):
     
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  20. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Dans le nord de Paris, les migrants touchés par une épidémie de gale
     
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  22. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    La Chapelle : hourriya, azadi, freedom, liberté !
     
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  24. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Dernières nouvelles des migrants de la Chapelle. Pendant la canicule des mesures d'urgence ont été mises en place, pour éviter des morts qui feraient quand même désordre (dans le même esprit des hébergements d'urgence en hiver).

    [​IMG]
     
  25. ninaa
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  26. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Sur le site infomigrants, L'HORREUR...

    [​IMG]

    Paris : plus de 2000 migrants campent parmi les rats et les déchets, une situation "explosive"

    Extraits de l'article:

     
  27. ninaa
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  28. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Environ 80 exilés, accompagnés du collectif La Chapelle debout, ont investi en début de semaine un bâtiment inoccupé du centre de Paris. La plupart des occupants vivaient sur les trottoirs du nord de la capitale. Si les migrants se réjouissent de dormir au chaud, ils se demandent combien de temps cela pourra durer, et redoutent leur retour à la rue. Reportage.

    Ouverture d'un squat à Paris : "Si ça ferme, on devra retourner sous une tente à la Chapelle"

    Dans la petite rue Saulnier, dans le 9e arrondissement de Paris, le calme règne en ce jeudi matin d’avril. Une poignée d’habitants arpentent les trottoirs, les restaurants ouvrent tout juste leur rideau pour s’atteler à la préparation du service du midi. On est loin de l’effervescence des Grands boulevards, situés à quelques mètres de là. Rien ne laisse penser qu’un squat de migrants s’est installé dans cette rue en plein cœur de la capitale. Seule une banderole déployée sur un bâtiment du numéro 17 indique leur présence. "Non au racisme", "Les migrants méritent la justice", peut-on y lire en français et en arabe.



    Environ 80 exilés - originaires pour beaucoup du Soudan, d'Érythrée, d'Éthiopie ou encore de Somalie - ont pris possession des lieux lundi 18 avril avec l’aide du collectif La Chapelle debout, qui épaule les migrants depuis 2015. Le bâtiment, appartenant à une société d’assurance, est inoccupé depuis au moins trois ans. Les locaux ont été investis pour être transformés en lieu de vie à destination des personnes étrangères sans-abri. Dans les étages, les bureaux font office de chambres. Au rez-de-chaussée, des espaces de vie communs ont été aménagés et des adresses utiles sont accrochées aux murs.

    "Ici, je n’ai plus peur"
    Ce jeudi matin, l’ambiance est, comme à l’extérieur, paisible à l’intérieur du squat. La majorité des exilés vivaient il y a encore quelques jours dans les rues du nord de Paris, et profitent de la quiétude pour se reposer, un toit au-dessus de leurs têtes. "Je dors enfin d’un vrai sommeil, ça ne m’était pas arrivé depuis que je suis en France", explique Djibril, un Nigérian de 24 ans, tout juste sorti du lit. "Dehors, la police te réveille toutes les nuits et te chasse, il faut chaque fois trouver un nouvel endroit où se reposer, sans se faire repérer", continue le jeune homme, qui vit à Paris depuis un mois. "Ici, je n’ai plus peur".


    Mais pour combien de temps ? Trois amis discutent autour d’un café dans une pièce du rez-de-chaussée de l’immeuble, devenue cuisine. Ils se disent eux aussi satisfaits de cette occupation mais s’interrogent sur sa durée.

    >> À (re)lire : Opération "réquisition" : quand les collectifs parisiens investissent des logements vides pour héberger les migrants

    "Bien sûr que c’est mieux ici que dans la rue, mais rien n’est sûr. On ne sait pas si on pourra y rester longtemps", confie Abera*, un Éthiopien de 33 ans, dont la demande d’asile a été rejetée. "Si ça ferme, on devra retourner sous une tente à la Chapelle. En France, c’est culturel de dormir dehors, non ?", ajoute Jos, un Érythréen de 30 ans. La situation lui parait si ubuesque qu'il ne peut s'empêcher de le dire en rigolant.

    Lui a obtenu le statut de réfugié en France, mais malgré ses documents en règle, il ne trouve pas à se loger, faute d’emploi et de maîtrise de la langue française. Il est donc contraint de vivre sur les trottoirs du nord de Paris.

    "Les élections nous protègent"
    Pour l’heure, les policiers se montrent plutôt compréhensifs et les autorités n’ont pas entamé de procédure d’expulsion. "Les élections nous protègent un peu. Entre les deux tours, il ne se passera rien. On verra bien après", pense Nestor*, membre de la Chapelle debout, qui assure la logistique. Il faut dire que le lieu est sous le feu des projecteurs depuis son installation.

    Car les exilés et le collectif comptent bien s’y installer dans la durée. Pour éviter que le bâtiment ne devienne un centre d’hébergement informel et ne soit évacué rapidement, les entrées et sorties sont filtrées. Les militants veulent maintenir le nombre d’habitants en dessous de la centaine, "pour que ça reste calme et organisé". Et cela signifie qu’il faut refuser des personnes à la rue.

    C’est le cas de Cissé. Ce Malien de 41 ans s’est présenté devant le bâtiment jeudi matin, dans l’espoir de profiter de l’occupation. Mais il doit faire demi-tour et retrouver son bout de trottoir du nord parisien. Un autre jeune Érythréen connaitra le même sort quelques minutes plus tard.

    Un lieu d’organisation politique
    "On ne veut pas qu’il y ait trop de monde et que l’immeuble devienne un hôtel", se justifie Kavé*, de la Chapelle Debout. L’autre argument avancé est que le collectif souhaite faire du squat un lieu d’organisation politique pour les migrants et leurs soutiens. "Une base pour s’organiser politiquement et pour porter la voie des immigrés, lutter contre le racisme, pour l’obtention de papiers et d’un logement, et enfin faire cesser les discriminations", insiste Kavé. Et pour cela, il est préférable de rester en petit comité.

    La Chapelle debout n’en est pas à son coup d’essai. Ces dernières années, plusieurs actions ont été menées par le collectif pour rendre visible les exilés et défendre leurs droits. En 2019, ils avaient investi, avec les "Gilets noirs", l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle pour réclamer la fin des expulsions et la régularisation de tous les sans-papiers. La même année, les militants accompagnés de migrants avaient brièvement occupé le Panthéon, avec les mêmes revendications.

    *Les prénoms ont été modifiés à la demande des intéressés.
     
  29. ninaa
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  30. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    L’ambassade des Migrants attaqué par des nationalistes

    mardi 24 mai 2022

    L'ambassade des Migrants attaqué par des nationalistes – La Horde

    Le 18 avril dernier, des centaines d’immigrés, à la rue, mal logés et le collectif La chapelle Debout ont investi un bâtiment au 17 rue Saulnier : c’est devenu l’Ambassade des Migrants. Hier soir, selon la Chapelle Debout, un groupe de militants d’extrême droite l’a attaquée : grâce à la résistance des occupants, ils n’ont pas réussi à rentrer.

    Communiqué de l’Ambassade des Migrants :
    Cette nuit, aux alentours de 3h du matin, des militants d’extrême droite, masqués, t-shirts blancs avec drapeau français, armés de matraques, ont attaqué l’Ambassade des immigrés en tentant d’y pénétrer de force.
    Face à la résistance et la vigilance des habitants de l’Ambassade et des personnes solidaires, les fascistes n’ont pu que casser une vitre et utiliser du gaz (tout en se filmant) avant de s’enfuir.
    Il faut protéger l’Ambassade et ses habitants : face à la préfecture, face à la
    police, face à l’extrême droite qui refuse que des immigrés vivent, existent et s’organisent en plein cœur de Paris.
    Besoin de soutien physique cette semaine pour prévenir une nouvelle attaque.
    Besoin de dons pour pouvoir réparer la vitre.
    Cagnotte de soutien

    Face aux fachos et leurs alliés, organisons-nous !

    La Chapelle Debout

    Source: @LaChapelle_Debout | Linktree
     
  31. ninaa
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  32. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Paris : des exilés occupent un centre d’hébergement réservés aux Ukrainiens pour dénoncer la différence de traitement

    Paris : des exilés occupent un centre d’hébergement réservés aux Ukrainiens pour dénoncer la différence de traitement
    Par Leslie Carretero Publié le : 18/07/2022
    Dimanche, des centaines d'exilés et leurs soutiens ont investi le centre d'accueil de la capitale réservé aux ressortissants ukrainiens. Originaires d'Afrique ou d'Afghanistan, ils réclament le même traitement que celui accordé aux Ukrainiens et dénoncent des logiques "racistes".

    Pendant plus de cinq heures, dimanche 17 juillet, environ 400 personnes ont investi un centre réservé aux déplacés ukrainiens, porte de Versailles, au sud de Paris. Coordonné par le collectif d’aide aux migrants La Chapelle debout, le groupe était composé d’étudiants, de militants d’Extinction Rébellion et de nombreux exilés. La plupart sont originaires d’Afrique de l’est et d’Afghanistan. Parmi eux, se trouvaient plusieurs femmes dont certaines enceintes ou accompagnées de leurs enfants.

    Avec cette action, les manifestants entendaient dénoncer la différence de traitement entre les personnes ayant fui l’invasion russe en Ukraine et les migrants d’autres nationalités. Les premiers sont hébergés par l’État via des dispositifs exceptionnels et bénéficient d’une protection temporaire de six mois renouvelable, quand les seconds sont, pour beaucoup, contraints de dormir dans des camps à Paris ou dans le nord de la France.

    Dans un communiqué, les militants et les exilés dénoncent des "pratiques d'apartheid" et des logiques "racistes".

    "Nous, on a été accueillis dans la rue"
    Le statut administratif de nombre de ces migrants les exclut d’une prise en charge dans les centres d’hébergements gérés par les autorités : c’est notamment le cas des Dublinés, dont la demande d’asile dépend du premier pays d’arrivée en Europe (le plus souvent la Grèce, l’Italie ou l’Espagne), et qui se retrouvent dans un no man’s land administratif pendant plusieurs mois.

    Les primo-arrivants peuvent aussi passer des jours à la rue en attendant de trouver un rendez-vous en préfecture et de pouvoir bénéficier d’un toit le temps du traitement de leur demande d’asile. Enfin, des réfugiés statutaires viennent également grossir les rangs des personnes vivant dans les campements informels, car ils ne trouvent pas d’appartements dans les logements sociaux ou dans le parc locatif privé. À cela s’ajoute un manque de places significatif dans le Dispositif national d’accueil (DNA), souvent saturé.


    [​IMG]
    Les exilés réclament le même traitement sur celui accordé aux Ukrainiens. Crédit : La Chapelle debout

    Abdulraham* fait partie des occupants de dimanche. Ce Soudanais de 25 ans a obtenu le statut de réfugié en 2019 mais ne parvient pas à se loger, malgré un travail dans le bâtiment. Il vit depuis avril dans un squat ouvert par La Chapelle debout en plein cœur de Paris. Avant, il dormait sous une tente au nord de la capitale.

    "La différence entre eux et nous est flagrante. Dans le centre, il y a des toilettes, des jeux pour enfants et des bureaux pour faciliter leurs démarches administratives. On n’a jamais eu ça", souffle le jeune homme. "Nous, on a été accueillis dans la rue par la police, les évacuations de camps à répétition et les jets de gaz lacrymogène. Les Ukrainiens ont droit à des structures spéciales quand nous on est obligés de passer par la case rue".

    "Un hébergement pour tous"
    L’arrivée en France d’environ 100 000 Ukrainiens en cinq mois et l'accueil qui leur a été réservé a mis en lumière le "deux poids deux mesures" orchestré par les autorités, selon les militants. "On donne la preuve qu''accueillir' est un choix politique, et pas une alternative qui dépendrait des moyens", signale La Chapelle Debout dans son communiqué.

    >> À (re)lire : Dans le nord-est de Paris, les migrants confrontés à un éternel retour à la rue

    Et le centre de la porte de Versailles en est le symbole. Doté de 600 places, le lieu tourne depuis plusieurs semaines au ralenti mais la préfecture refuse d’y loger d’autres publics.

    "Hier [dimanche 17 juillet, ndlr], seule une trentaine de lits était occupée, le reste était complètement vide", a constaté Malcom*, militant de la Chapelle debout, lors de l’occupation du hangar.


    [​IMG]
    Des centaines de lits de camp sont vides dans le centre de la porte de Versailles. Crédit : La Chapelle debout

    L’action de dimanche organisée par le collectif et les migrants n’est pas la première en date. D’autres mouvements ont donné de la voix ces dernières semaines pour demander le même traitement. Plusieurs associations, dont Utopia 56 et Médecins du Monde, ont manifesté le 9 juillet pour réclamer un "hébergement pour tous.tes, quelle que soit leur nationalité".

    Alors que des sites ont ouvert dans l’urgence pour accueillir les ressortissants ukrainiens - fermés depuis en raison d’une baisse des arrivées - et que des places sont toujours disponibles à porte de Versailles, les associations déplorent que "dans le même temps, plusieurs centaines de personnes dorment à la rue". "Des familles, femmes enceintes, mineurs non accompagnés et hommes isolés qui devraient aussi bénéficier d’une protection adaptée", estiment les humanitaires.

    "La France, c'est le pays de la rue"
    La gronde ne se limite pas aux associations. Plusieurs élus parisiens ont aussi fait part de leur incompréhension. Mi-juin, la ville de Paris avait ouvert un gymnase pour y mettre à l’abri une centaine de familles africaines dormant dehors, après avoir essuyé une fin de non-recevoir de la préfecture d’Ile-de-France. Celle-ci avait refusé de loger les femmes et les enfants dans le centre de la porte de Versailles, qui disposaient pourtant d’un important nombre de places vacantes.

    Les autorités avaient justifié leur choix en affirmant que le site est "un espace de transit à la nuitée" qui "n’est pas adapté à la demande d’hébergement formulée par ces familles présentes devant la mairie de Paris".

    La manifestation de dimanche aura-t-elle plus de retombées que les griefs formulés par la mairie ? Les migrants ont obtenu un rendez-vous à la préfecture, prévu pour mardi 19 juillet. Une liste doit être adressée au préfet avec les noms des personnes ayant besoin d'un logement. Abdulraham ne nourrit que très peu d'espoir.

    "Je pense que cet entretien ne servira à rien. La France, c'est le pays de la rue. J'ai l'impression qu'on n'a pas le droit à une vie stable, à une protection et à une dignité", dit-il, las de son quotidien dans l'Hexagone.

    *Les prénoms ont été modifiés.
     
  33. ninaa
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