Luttes vertes Polémique nucléaire au Québec : Le PQ veut fermer Gentilly-2

Ungovernable · 21 Mars 2011

MONTRÉAL - Alors que le Japon est plongé dans une crise nucléaire grave, plusieurs voix s'élèvent au Québec pour demander la fermeture de la seule centrale nucléaire en activité dans la province, celle de Gentilly-2.

Lundi matin, Pauline Marois, la chef du Parti québécois a réaffirmé que si elle accédait au pouvoir, elle fermerait purement et simplement la centrale de Bécancour, dans le Centre-du-Québec. Mme Marois s’exprimait pendant une conférence de presse organisée conjointement avec Québec solidaire et divers organismes environnementaux.

Selon Pauline Marois, le Québec peut très bien se passer des 600 mégawatts produits par Gentilly-2. Qui plus est, si le Québec quittait le club nucléaire canadien, il ne serait plus possible d’implanter un éventuel dépotoir de déchets nucléaires dans la province.

La centrale de Gentilly-2, qui a été mise en service en 1963, est en rénovation, mais les travaux ont été reportés en raison de divers problèmes rencontrés avec certains réacteurs CANDU.

Le permis de la centrale arrive à échéance en juin 2011 et plusieurs organismes opposés au nucléaire pensent que le moment est bien choisi pour mettre définitivement un terme à ses activités.

Le PQ partage donc ce point de vue et a réaffirmé, lundi, qu'il mettra la clef sous la porte de la centrale s'il est élu, que les travaux soient entamés ou non.

«Le Parti québécois va fermer la centrale de Gentilly-2. On ne peut pas être plus clair, elle sera fermée, a dit le député de Drummond, Yves-François Blanchet. Il n'y aura pas d'exploitation d'énergie nucléaire sur le sol québécois. Il n'y aura pas d'entreposage de déchets nucléaires sur le sol québécois...»

Du côté de l'Action démocratique du Québec (ADQ), le son de cloche est différent. Selon son chef, Gérard Deltell, la gestion de la centrale représente des centaines d’emplois dont la région ne peut se passer.

«La fermer ou la rénover, c'est au même coût, a affirmé M. Deltell. La différence, c'est qu'on risque de perdre 800 emplois. Or ce sont 800 emplois de qualité qui sont essentiels pour la région de la Mauricie.»

Vendredi, la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau a expliqué à TVA Nouvelles qu'elle avait demandé à Hydro-Québec de faire le point sur les travaux de réfection en cours à Bécancour. Ces travaux sont pour le moment suspendus, mais la société d'État refuse de fixer un nouvel échéancier.

Les coûts de réfection de Gentilly-2 pourraient atteindre 2 milliards $.

Le PQ en tête d'un groupe pour fermer Gentilly-2

S’il était au pouvoir, le Parti québécois fermerait la centrale nucléaire Gentilly-2 plutôt que de la rénover, comme c’est actuellement le plan. C’est ce qu’a confirmé le député Yves-François Blanchet au cours d’une conférence de presse tenue ce matin à Montréal.

Une large coalition de groupes environnementalistes, scientifiques et politiques ont profité lundi matin de l’heureuse coïncidence entre les incidents nucléaires japonais et la fin de la période des soumissions de mémoires à la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) à propos de la réfection de Gentilly-2 pour demander la fermeture définitive de celle-ci.

Parmi eux, le député péquiste Yves-François Blanchet a réitéré des propos tenus le matin même dans le quotidien Le Devoir par sa chef Pauline Marois disant que le PQ fermerait définitivement la seule centrale nucléaire québécoise s’il était porté au pouvoir à la prochaine occasion. Et ce, même si les travaux de réfection devaient alors être déjà en cours. « Il n’y aura pas d’exploitation nucléaire sur le sol québécois », a promis M. Blanchet.

Mme Marois doit elle aussi tenir un point de presse sur le sujet en début d’après-midi.

Danger et gouffre financier

En tout, c’est une douzaine d’organismes, dont le PQ et Québec Solidaire, qui ont participé à cette conférence de presse sous la bannière du Mouvement Sortons le Québec du nucléaire. Leurs arguments sont multiples, allant des émanations de tritium déjà relâchées par la centrale à l’heure actuelle aux craintes de voir le projet de réfection se transformer en gouffre financier.

« C’est une aventure financière très risquée qui risque de dépasser les 2 G$ prévus », a affirmé Karel Mayrand, de la Fondation David Suzuki. « Je fais souvent la comparaison en disant que ça pourrait être le Stade Olympique de l’énergie. »

Le Dr Gordon Edwards, du Regroupement pour la surveillance du nucléaire, a quant à lui rappelé que les risques d’accident nucléaires sont bel et bien présents au Canada. « Ce ne sont ni les tremblements de terre, ni le tsunami qui ont causé ces incidents au Japon, mais la panne électrique qui en a résulté. » Cette panne a empêché le refroidissement des réacteurs et déclenché une série de conséquences. Or une telle panne électrique peut survenir pour diverses raisons, a-t-il soutenu, notamment une guerre ou un acte terroriste.

Durée de vie

Quant à lui, le leader du mouvement Maîtres chez nous - 21e siècle (MCN21), Daniel Breton, a critiqué l’argumentation d’Hydro-Québec soulignant que la réfection de la centrale pourrait rallonger sa durée de vie de 25 ans. « Les réfections moyennes ont eu un effet de 7 ans et la plus longue a duré 10 ans. Compte tenu de l’historique d’erreurs d’Hydro-Québec, comment les croire ? »

Finalement, la cochef de Québec Solidaire Françoise David a estimé que les 2 G$ que devraient coûter la réfection du projet pourraient être mieux investis s’ils servaient à recycler les travailleurs du nucléaire dans le domaine des énergies vertes.

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Nucléaire au Québec : une coalition réclame la fermeture de Gentilly-2

Une coalition de groupes environnementalistes, artistiques, scientifiques et politiques, dont le Parti québécois et Québec solidaire, estime que tout milite en faveur d'une fermeture définitive de la centrale nucléaire Gentilly-2.

L'un après l'autre, une douzaine de représentants ont refait le procès de l'énergie nucléaire lundi, en conférence de presse.

Bien que le spectre de la catastrophe japonaise planait au-dessus de l'événement, celui-ci avait été organisé pour coïncider avec la date limite pour le dépôt de mémoires à la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) sur la réfection de Gentilly-2, qu'Hydro-Québec entend remettre à norme au coût de 2 milliards $.

Les opposants ont invoqué une multitude de raisons pour mettre un terme à la filière nucléaire au Québec, au premier chef le danger qu'elle représente. Ainsi, même si le Québec n'est pas à risque de tsunami, les intervenants ont noté que la crise à la centrale de Fukushima n'a pas été causée par le séisme ou le tsunami mais bien par une panne d'électricité et des génératrices de relève qui ont empêché de pomper l'eau requise pour le refroidissement.

Les intervenants ont souligné que le Québec est dans une position idéale puisqu'il n'a nullement besoin de l'énergie de Gentilly-2. De plus, au-delà du danger et de la pollution engendrée par les déchets nucléaires, le coût de production de l'énergie nucléaire est de moins en moins avantageux et dépasse même désormais, dans certains cas, celui de la production de source renouvelable.

Selon eux, il serait plutôt préférable de consacrer l'argent prévu pour la réfection au déclassement de la centrale et à des projets de création d'emploi pour la région, notamment le développement d'une expertise en matière de déclassement de centrale nucléaire, de gestion de déchets nucléaires et de gestion de la radioactivité.

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Ungovernable · 21 Mars 2011

Enfin une bonne nouvelle.... dommage que ce ne soit qu'une stratégie pour récupérer des votes...

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