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Presly (J.) : À quoi sert une armée

Discussion dans 'Bibliothèque anarchiste' créé par Marc poïk, 14 Mars 2018.

  1. Marc poïk
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    Déc 2016
    Belgium
    À quoi sert une armée
    Mardi 15 janvier 2008, par Presly (J.) ,

    Par
    ces temps de difficultés financières, certains vont
    disant que l’armée est un lourd fardeau pour l’État,
    que son entretien coûte cher, qu’enfin les affaires iraient
    mieux sans ce luxe inutile.

    Ceux
    qui disent cela sont des naïfs. L’armée est au contraire
    indispensable à l’État comme aux Affaires. D’abord,
    direz-vous, elle doit sous couvert de défense nationale
    pouvoir attaquer les autres, de préférence les plus
    faibles (impérialisme colonial) pour leur prendre leurs
    terres, leurs ressources, leurs biens et leurs hommes. Oui certes
    cela est important, mais quand même pour la plupart des États,
    l’armée ne peut qu’exceptionnellement accomplir cette fonction
    à laquelle elle est théoriquement destinée. Ce
    rôle extérieur de l’armée n’est au fond que
    secondaire et accessoire comparé à son rôle
    intérieur qui, lui, est primordial. Sans remplir au préalable
    cette mission interne l’armée ne pourrait même songer à
    l’autre.

    La
    nécessité d’une armée est aisée à
    démontrer sur un triple plan : psychologique, politico-social,
    économique.

    Nécessité psychologique
    Le
    mythe de la guerre toujours menaçante est indispensable pour
    créer et maintenir ce complexe sans lequel aucun État,
    aucune nation ne serait concevable. Le sentiment de la patrie en
    danger, de la ville assiégée, du pays encerclé,
    de l’ennemi héréditaire est le seul qui puisse susciter
    une solidarité collective entre exploités et exploiteur
    opprimés et oppresseurs d’un même territoire. L’armée
    doit donc symboliser cette union entre dirigeants et dirigés.
    Le premier soin de propager cette vision est confié à
    l’instituteur. L’instituteur marquant l’esprit des jeunes enfants de
    son « tu seras soldat » prépare la vois au sous-off
    qui lui dira « tu es soldat ». Instruction Publique et
    Service Militaire ont une tâche indissolublement liée :
    faire des soldats avant des citoyens. Malgré les
    positions « de gauche » de la plupart d’entre eux, les
    instituteurs laïques français inculquent comme les
    autres le patriotisme et l’impérialisme. Sans cela les jeunes
    n’accepteraient pas aussi facilement d’aller combattre en Afrique du
    Nord et l’opinion mettrait certainement moins d’années avant
    de comprendre que l’Algérie n’est pas la France. Seulement les
    braves instituteurs sont les premiers piliers du culte patriotard et
    les meilleurs propagateurs du cliché colonialisme égal
    de la philanthropie. L’institution du Service Militaire Obligatoire
    permet de prendre bien en main le peuple. Sous le prétexte de
    servir son pays, on peut imprimer à la population, dès
    son enfance, des réflexes conditionnés, qui, au nom du
    pays, lui feront commettre ou admettre les acttes les plus insensés,
    les plus criminels. Sans aucun contrôle ni contrepartie, chacun
    acceptera le sort qui lui est fait ; les mâles celui d’assassin
    réglementaire et les femmes celui de complice.

    La
    conscience d’avoir été mêlé à des
    actions moralement inexcusables ou énormément absurdes
    est soigneusement entretenue suscitant cette culpabilité
    collective vis-à-vis des guerres passées ou présentes,
    qui est le meilleur agglutinant trouvé par l’État. (et
    peut-être le seul ?)

    La
    guerre pour ceux qui en reviennent prend un aspect d’aventure, de
    voyage, de vacances. Ceux qui sont morts n’apportent pas la
    contradiction et guère plus les mutilés. Avec ou sans
    guerre le service militaire revêt aux yeux de beaucoup
    l’importance des rites d’initiation par lesquels, dans les société
    antiques ou primitives, l’adolescent devient homme. Le pinard, le
    tabac, les cartes, la vérole, la bagarre, assaisonnés
    d’arrogance ou de grossièreté, voilà qui rend
    « viril ». Pour de nombreux ouvriers ou paysans la
    transplantation dans une ville lointaine sera parée,
    enluminée, plus tard dans la monotonie de leur vie, d’une
    nostalgie du « bon temps ». Les filles, les copains,
    l’oisiveté de la vie de garnison, effaceront les mauvais
    souvenirs du juteux, de la fatigue harassante et de la soumission de
    tous les instants.

    Pendant
    des siècles, le soldat demeura un être méprisé,
    rejeté par la société. Dans de nombreuses
    langues depuis le chinois jusqu’au français, les termes soldat
    et brigand furent synonymes. La gent militaire était composée
    de la noblesse parasite plus une masse de dévoyés,
    condamnés, gens sans aloi ramassés un peu partout,
    incapables de travailler et vivant de la solde, à laquelle
    pouvait occasionnellement s’ajouter le butin, fruit du pillage. Les
    armées étaient unanimement haïes et comme des
    fléaux.

    Depuis
    la Révolution Française tous les jeunes doivent en cas
    de guerre prendre leur part de meurtres, tortures, viols, vols et
    pillages, et, en cas de paix, mener la vie oisive et avilissante des
    casernes. Toute femme doit accepter de vivre avec d’ex-soudards
    honteux ou plastronnants.

    « L’Armée
    c’est l’école du crime » disait Anatole France. En fait,
    l’existence de l’armée entraîne dans une grande partie
    de la population l’accoutumance à l’ordure, à
    l’obéissance, à la servilité, à la
    paresse physique et mentale, à la crainte de l’autorité,
    à l’acceptation du régime établi. Enfin l’armée
    permet à tout ce que les tempéraments recèlent
    de sadisme latent, de cruauté et de despotisme de se révéler
    et de s’épanouir pleinement. La libération des
    instincts qui sommeillent chez chaque « civilisé »
    comme chez les autres est à mettre à l’actif du système
    militaire, fournissant les occasions de défoulement les plus
    multiples.

    Le
    régime hitlérien, qui fut le plus parfait des
    militarismes, a montré comment pouvaient éclore, en
    grand nombre, les vocations de tortionnaires les plus bestiaux ou les
    plus « savants ». Un nombre incroyable de braves gens, de
    bons pères de famille, de jeunes hommes bien élevés,
    se révèlent rapidement de besogneux praticiens de
    toutes les tortures morales ou physique. L’État pour raffermir
    son assise tend à rendre la plus grande masse complice de ses
    crimes.

    Nécessité polico-sociale
    Le
    Service Militaire Obligatoire a pour premier effet de soustraire à
    la vie civile, donc à l’agitation sociale, politique et
    révolutionnaire, les jeunes à l’âge où,
    précisément ils peuvent être les plus
    disponibles, les plus combatifs, les plus forts. Non seulement le
    Service Militaire les retire du circuit précisément au
    moment où ils seraient les plus dangereux, mais vise ensuite à
    annihiler définitivement leur potentiel révolutionnaire.
    Avec tous les procédés employés pour briser la
    personnalité et supprimer toute volonté de liberté
    l’Armée est une entreprise relativement. efficace de
    destruction. psychologique durable, et le conscrit en sort amoindri
    pour longtemps. Autant de perdu, le temps de récupérer,
    de retourner à la lutte de classe. Ce n’est pas tant le
    baratin patriotard qui puisse l’entamer que l’abrutissement
    méthodique par la routine du service.

    Enfin
    le mécanisme militaire lentement mis au point n’a pas pour
    effet, seulement, par une expérience séculaire
    d’affaiblir le camp de la Révolution mais de renforcer celui
    de la répression, car ce qui est soustrait au peuple est
    utilisé par le pouvoir. C’est ce qu’exprimait TALLEYRAND avec
    son parfait cynisme : « Faire garder les pauvres en bourgeron par
    les pauvres en uniforme, voilà le secret de la tyrannie et le
    problème du gouvernement ». L’armée permanente
    constitue plus qu’un outil de politique étrangère,
    avant tout une réserve de Police. C’est pour cela que, après
    chaque guerre, les vaincus ne sont jamais complètement
    démilitarisés. Témoin : les « Alliés »
    dictèrent à l’Allemagne le Traité de Versailles
    en 1919, qui lui donna la Reichswehr, armée ouvertement
    reconnue comme inutilisable à l’extérieur, mais
    destinée à protéger la classe dirigeante contre
    le peuple allemand. Cet exemple flagrant se répète
    après chaque armistice. Et dans ce cas précis, Foch
    armant le bras du « socialiste » Noske ne faisait que
    rendre à la bourgeoisie allemande le service prêté
    par Bismark à Thiers en restituant en toute hâte les
    prisonniers français pour constituer l’armée
    versaillaise contre la Commune de Paris.

    La
    raison donnée pour le réarmement actuel de l’Allemagne,
    de ne pas laisser au cœur de l’Europe un « vide militaire »
    doit s’entendre de plusieurs façons ; il y a peut-être le
    souci de créer quelques divisions de plus contre les Russes,
    quoi que ce genre d’obstacle soit un peu périmé, mais
    il y a aussi, sans aucun doute, la volonté de faire cesser un
    scandale.

    Le
    scandale d’un grand pays moderne sans armée, où, plus
    le souvenir de l’armée était devenu un objet de
    dérision pour le peuple, où la jeunesse était
    gagnée par un antimilitarisme radical que ne pouvait limiter
    aucune borne légale. Un peuple et une jeunesse qui ne
    pouvaient être encadrés, circonvenus, intimidés,
    d’aucune façon. Il fallait que ce foyer d’infection. soit
    supprimé. Il le fut d’abord à l’Est puis à
    l’Ouest.

    De
    temps immémoriaux, Police et Armée furent
    interchangeables. De gens d’arme (Armée) à gendarme
    (Police) il n’y a pas de distance. Dès que la Police régulière
    est débordée, le pouvoir dispose de l’Armée.
    À-t-on besoin d’établir un cordon pour cerner une
    prison révoltée ? de jaunes pour remplacer des
    cheminots, des boueurs en grève ? — L’Armée est là
    – l’Armée, rempart de la classe dirigeante contre le peuple,
    sert aussi par les hécatombes des guerres modernes, à
    détruire physiquement (et non plus, seulement, moralement) un
    grand nombre de travailleurs dont l’État et le Capital serait
    bien embarrassé. Mais la menace de l’armée ne s’étend
    pas qu’aux hommes sous l’uniforme, retranchés de la vie
    sociale et économique, dans un pays démocratique, elle
    permet, à volonté, de soustraire de la démocratie
    les autres catégories de citoyens.

    Tous
    les mobilisables dépendent du bureau de recrutement, même,
    lorsqu’ils ne sont pas « sous les drapeaux », et peuvent
    être rappelés ou mobilisés. Certains
    gouvernements (Clémenceau, Briand) essayèrent ainsi de
    mobiliser les grévistes à leur travail. En outre, tout
    le monde, même non mobilisable, est passible des tribunaux
    militaires, c’est-à-dire, d’une juridiction d’exception
    n’offrant pas les dernières garanties de la justice
    bourgeoise. Il suffit pour cela d’être inculpé de toute
    une catégorie de délits « spéciaux » —
    (atteinte au moral de l’armée, à l’intégrité,
    à la sûreté du territoire…)

    Enfin,
    l’armée sert de prétexte à l’entrée en
    vigueur de législation d’exception pouvant temporairement
    frapper l’ensemble de la population d’une région ou de l’État.
    La Justice et le Droit, malgré leur caractère de
    classe, sont alors considérés comme trop cléments
    et suspendus. La protection civile cède le pas à
    l’administration militaire. Ce sont les régimes de la Loi
    Martiale, et de l’État de Siège (et de « L’État
    d’Urgence » actuel en Algérie ).

    Administration
    et Justice militaires, tout en restant au second plan en période
    normale, sont en permanence l’incarnation de l’État. Leur étau
    se serre ou se desserre sur toute la population au grès des
    gouvernements.

    L’Armée
    est donc perpétuellement à pied d’œuvre pour façonner
    la société dans un style fasciste et c’est là,
    le sens le plus profond de son existence.

    Dans
    de nombreux États (et pas seulement en Amérique latine)
    l’Armée n’a jamais combattu à l’extérieur mais
    toujours à l’intérieur. Et les seuls « hauts
    faits » de l’Armée Espagnole ont depuis plus d’un siècle
    été illustrés dans le sang du peuple espagnol.
    En Argentine, Mexique, Brésil, il en fut de même. Depuis
    que le Panama, à l’imitation de Costa Rica, supprima l’armée,
    le rôle de premier plan dans l’État, revint tout
    naturellement au Chef de la Police, montrant une fois de plus que
    Police et Armée sont deux formes d’une mène
    institution.

    Comme
    toutes les institutions et corps sociaux fortement hiérarchisés
    et structurés (Église, Parti, etc.) l’Armée bien
    qu’initialement au service de l’État tend à la
    prééminence. S’emparer de l’État, se
    l’identifier ou le subjuguer est le but de toute Armée. La
    rivalité entre caste militaire et caste politicienne (ou
    sacerdotale) est millénaire. La caste des militaires d’origine
    aristocratique et plébéienne passe toujours par trois
    phases successives de conscience politique :


    d’abord un dévouement à l’État « Servir »,


    puis la conscience qu’elle incarne des intérêts
    différents de ceux de l’État, « supérieurs »
    bien sûr,


    Enfin la nécessité de dominer l’État, passant de
    la subordination à l’autonomie et à la domination.

    La
    tentation de la dictature militaire ou césarisme est
    inévitable en France ; Bonapartisme, Boulangisme, Pétainisme,
    Gaullisme. Dans le passé encore proche, l’Allemagne et le
    Japon donnèrent des exemples de caste militaire
    particulièrement envahissante. Tito ou Nasser représentent
    aussi le même phénomène social, Toukhatchévsky ou Joukov étaient peut-être près, eux aussi,
    de réussir. Aux U.S.A. la dictature militaire est, de nos
    jours, parfaitement concevable : l’échec de Mac Arthur est
    celle d’un homme non d’un système, et seule la rivalité
    Armée-Marine handicape la course (comme elle l’a stoppée
    en Argentine et au Brésil).

    Les
    chances croissantes d’autonomie et de mainmisme de l’Armée
    sont imputables notamment au caractère équivoque de sa
    situation de classe, à mesure que son recrutement devient plus
    démocratique. L’Armée peut toujours espérer et
    recueilla souvent l’appui des mouvements de gauche. La gauche a
    toujours eu l’illusion de pouvoir tourner le Capital (sur lequel elle
    n’a pas de prise) par l’Armée (où elle s’introduit).

    Le
    peuple peut se reconnaître beaucoup plus facilement dans
    l’armée car il a le sentiment d’enfermer la substance alors
    qu’il pénètre moins dans la caste politicienne et pas
    du tout dans la caste capitaliste.

    On
    voit par là, comment l’Armée peut dépasser
    l’État bourgeois et même le capitalisme privé.

    Nécessité économique
    La
    guerre et sa préparation permanente, est le premier phénomène
    régulateur de l’économie contemporaine. Elle permet de
    retirer à volonté du marché une masse de jeunes
    travailleurs dont on pourrait craindre le chômage.

    Elle
    offre des débouchés étendus et peu délicats
    à TOUS les secteurs de production et en TOUS temps (guerre
    active ou préparée).

    L’industrie
    lourde ne vit, en plus grande partie, que par l’existence de l’Armée
    (Armements, constructions navales et aéronautiques).

    L’industrie
    automobile y trouve un appoint notable (tanks…) de même que
    l’industrie des constructions mécaniques et de l’appareillage
    électrique (équipement des transmissions, armes
    savantes…)

    L’industrie
    chimique fournit les explosifs à partir des mêmes usines
    qui font les engrais.

    L’industrie
    textile les uniformes, parachutes…

    L’industrie
    du bâtiment et des travaux publics construit les bases, les
    lignes de défense, les voies stratégiques.

    Celle
    des transports véhicule par air, terre ou mer les troupes et
    les fournitures.

    Les
    industries alimentaires fournissent à l’intendance des
    quantités de vivres (conserves…)

    Enfin,
    il n’est pas jusqu’à l’Agriculture qui ne trouve dans l’armée
    l’exutoire à ses récoltes excédentaires
    (haricots, vin…)

    Quant
    à la recherche scientifique, ses laboratoires sont accaparés
    par la guerre et de nombreux domaines où les recherches sont
    les plus coûteuses (atonique, sidéral ou transport à
    réaction) sont réservés avant tout, à des
    fins stériles.

    On
    voit, comment, l’armée, loin d’être un fardeau est une
    vache à lait pour le capitalisme. Le plus clair des crédits
    militaires équivaut en somme à des subventions de
    l’État au Capital. Subventions reçues en échange
    de produits qui n’encombreront pas le marché, et selon des
    contrats de longue durée, sans grand contrôle de qualité
    ni concurrence. Être fournisseur de l’Armée est pour de
    nombreux producteurs une solide assurance.

    Comme
    ces producteurs se retrouvent dans toutes les branches d’activité
    et que les stades inférieurs de transformation en sont
    tributaires, ce sont, par répercussion, des pans entiers de
    l’économie qui reposent sur la guerre.

    Ce
    fait n’est pas nouveau et dans la France Napoléonienne comme
    l’Allemagne wilhelniennne les fournisseurs des armées étaient
    au cœur de l’expansion idustrielle. Mais la guerre de 14-18 a eu
    pour conséquence de généraliser cet état
    de fait à toutes les grandes puissances et de le rendre
    permanent.

    L’économie
    de de guerre n’a fait que brièvement place à partir de
    1919 à l’éconmie de reconstruction (conséquence
    de l’activité militaire). Mais depuis la grande crise de
    1929-30, les grands pays capitalistes sont tournés vers
    l’économie de préparation de guerre qui porta ses
    fruits en 1939 ; 6 ans d’économie de guerre exclusive. Puis,
    encore de reconstruction en Europe et une brève « reconversion »
    pacifique aux U.S.A. faisant vite place à la guerre froide
    (pacte Atlantique) et enfin pour vaincre le récession de 1949,
    une économie de guerre caractérisée (prétexte
    la guerre de Corée 1950-53) avec une timide détente à
    partir de 1953 (mort de Staline — Pan Mun Jon) 1954 (conférences
    de Genève).

    Chaque
    État offre des variantes à ce schéma général
    du rythme du développement du capitalisme mondial en
    l’aggravant souvent.

    Ainsi
    la France vit en économie de guerre ininterrompue depuis plus
    de 20 ans : Préparation de guerre dès le Front
    Populaire, guerre de 39-40, mise au service de l’Allemagne de toute
    l’industrie française de 1940 à 1944, guerre de
    « Libération » et reconstruction, essai de
    reconquête de l’Indochine 1946-1954, guerre d’Algérie
    depuis 1954. Si cette dernière se termine, ce sera
    vraisemblablement pour commencer celles du Cameroun, de Madagascar ou
    du Sénégal.

    Et
    le Capital français ne s’est jamais si bien porté… Et
    si l’État boucle mal son budget on aura recours à
    l’inflation dont les salaires seuls font les. Frais.

    — O —
    La
    GUERRE, poumon d’acier de l’économie capitaliste à un
    rôle moteur non négligeable en économie
    bureaucratique de transition (hitlérisme) ou économie
    bureaucratique totale (stalinienne). L’équipement de l’Armée
    est le prétexte élémentaire pour favoriser
    l’industrie lourde et ses énormes investissements contrôlés
    par l’État aux dépens de la production des biens de
    consommation. Le dilemme « du beurre et des canons »
    inventé par les nazis est toujours repris par Khrouchtchev
    pour faire prendre patience au peuple. Il sert à justifier
    l’énorme part de consommation prélevée par
    l’appareil bureaucratique de l’État, du Parti, de l’Armée,
    de la Police et des Trusts.

    L’Armée
    est, là-bas aussi et dans les démocraties populaires,
    un corps privilégié, une caste nouvelle vouée au
    maintien de l’Ordre dans toute la zone de l’U.R.S.S. et du glacis. En
    outre, l’Armée y joue le même rôle politique et
    psychologique qu’ici : celui de rendre l’État plus parfaitement
    totalitaire en faisant régner :


    la peur du supéreur.


    l’ignorance de l’étranger


    la présomption vaine du patriotisme hâbleur


    le fanatisme mystique et disciplinaire et l’abrutissement collectif
    méthodique

    Sans
    lesquels aucune nation ne pourrait exister.

    J.
    Presly
     
  2. IOH
    Offline

    IOH Membre du forum

    1 142
    217
    23
    Avr 2017
    France
    Merci pour ce partage.
    Par contre il me semble qu'il est mal daté : ce serait plus 1958 que 2008.

    c'est cette phrase qui m 'a interpellé : "la France vit en économie de guerre ininterrompue depuis plus
    de 20 ans" cela fait aujourd'hui 80 ans ;)
    mais tout ce qu'il dit reste malheureusement bien d'actualité
     
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