Syrie : Le pouvoir réprime violemment la rébellion avec l'armée

L'armée syrienne emploie la manière forte pour tenter de mater les foyers de contestations dans les villes de Banias et de Homs.Bachar al-Assad a ordonné à l'armée d'intervenir dans deux villes du pays

Depuis vendredi, le régime syrien déploie une force sans précédent pour reprendre deux villes tombées aux mains des rebelles. Des centaines de militaires accompagnés de chars ont pris position atour de Banias dans le nord-ouest et Homs dans le centre. Samedi et dimanche, sur ordre de Bachar al-Assad, ils sont passés à l'offensive pénétrant dans les deux villes.

A Banias, où l'eau et l'électricité avait déjà été coupé, isolant la ville du reste du monde, des tireurs se sont embusqués sur les toits les forces loyalistes ont mené des perquisitions et des arrestations dans les quartiers sud, où vivent 20.000 personnes. Des sources proches de l'opposition font état de 200 interpellations. Selon un militant, au moins six personnes sont mortes samedi : quatre femmes qui manifestaient pour la libération de détenus ont succombé à des tirs des forces de sécurité puis deux personnes ont été tuées en fin de journée
Manifestation devant l'ambassade à Londres

A Homs, des tirs de mitrailleuses lourdes ont résonné dans deux quartiers où les opposants ont établi le QG.

Un vétéran de la lutte pour les droits de l'homme en Syrie, Riad Seif, 64 ans, qui souffre d'un cancer, a par ailleurs été inculpé dimanche pour avoir enfreint l'interdiction de manifester.

L'armée intervient à Homs et à Banias après dix jours de siège de Deraa (sud), épicentre de la contestation. Entrée le 25 avril dans la ville, l'armée a arrêté plusieurs milliers de personnes, selon des militants des droits de l'Homme. Des centaines de manifestants se sont rassemblés samedi devant l'ambassade de Syrie à Londres, déchirant des photos du président Assad en signe de protestation contre la répression qui a fait plus de 600 morts à travers le pays selon les organisations de défense des droits de l'Homme.