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Syrie: renforts de chars dans le centre, les militants ne cèdent pas

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par Ungovernable, 4 Mai 2011.

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    Le régime syrien a déployé mercredi des dizaines de chars aux abords de deux places fortes de la contestation et maintenu le siège d'autres villes sans parvenir à briser la détermination des opposants à poursuivre leur "révolution".

    Alors qu'une organisation des droits de l'Homme a fait état d'environ 8.000 "détenus ou disparus" en Syrie depuis le début le 15 mars du mouvement de contestation sans précédent, la France a appelé à des sanctions contre le président Bachar el-Assad et Washington a dénoncé une répression "barbare".

    A Deraa, épicentre de la contestation assiégé depuis le 25 avril, l'armée a dit être "sur le point d'achever sa mission après avoir atteint la plupart de ses objectifs", sans plus de précision. Les autorités accusent des "gangs criminels armés" ou des "groupes terroristes" d'être à l'origine des violences.

    Plusieurs manifestations de solidarité avec Deraa, située à 100 km au sud de Damas, ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, notamment à Homs (centre) et Banias (nord-ouest), où des milliers de personnes ont défilé.

    A la faculté d'Economie de Damas, les forces de sécurité ont dispersé quelque 150 étudiants qui observaient un sit-in de solidarité avec Deraa, et arrêté trois étudiants, selon l'Organisation nationale des droits de l'Homme.

    En soirée, 161 chars et véhicules de transports de troupes étaient massés dans les environs d'Al-Rastan (centre) et Talbisseh, deux places fortes de la contestation sur l'autoroute entre Homs et Hama, près du pont enjambant l'Oronte, selon des militants des droits de l'Homme.

    Il y a quelques semaines, les habitants d'Al-Rastan avaient déboulonné une statue de Hafez al-Assad, père et prédécesseur de l'actuel président.

    Le siège de Banias a été aussi renforcé par les forces de sécurité, qui ont procédé à de nombreuses arrestations aux barrages érigés à l'entrée de la ville et confisqué des camions chargés d'aide humanitaire destinée aux habitants, selon un militant et un témoin.

    "Nous poursuivrons notre révolution et nos manifestations pacifiques à travers la Syrie jusqu'à ce que nous obtenions notre liberté", ont affirmé dans un communiqué les comités de coordination des manifestations dans plusieurs villes, dont celles assiégées de Banias, Douma (près de Damas), Homs et Deraa.

    Ils ont dénoncé la répression et les récentes arrestations massives de contestataires, faisant état d'au moins 500 arrestations par jour à travers le pays.

    "Le régime perd la raison car en dépit du siège et de la brutalité dont sont victimes plusieurs villes, et les arrestations de centaines de personnes, les manifestations prennent de l'ampleur chaque jour", ont-ils souligné.

    Le nombre de personnes "détenues ou disparues pourrait dépasser les 8.000", a déclaré Wissam Tarif, directeur exécutif de l'organisation de défense des droits de l'Homme Insan, alors que la répression a fait quelque 600 morts, en majorité à Deraa, selon des ONG.

    Les contestataires, qui exigeaient au départ la levée de l'état d'urgence, la libération des détenus et la fin de la suprématie du parti Baas, réclament désormais la chute du régime. M. Assad avait levé le 21 avril l'état d'urgence en vigueur depuis près de 50 ans, mais la répression a continué.

    La chaîne qatarie Al-Jazira, critiquée par les autorités syriennes pour sa couverture de la révolte, a appelé à libérer sa journaliste Dorothy Parvez, assurant qu'elle était détenue depuis son arrivée il y a six jours à Damas.

    Dans l'attente d'une "normalisation" de la situation, la France a recommandé à ses citoyens dont la présence en Syrie n'était pas indispensable de quitter le pays, et le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a déclaré que son pays était en faveur de "sanctions ciblées" de l'Union européenne contre M. Assad, qui sera selon lui évincé si la répression perdure.

    Washington a parlé "de mesures franchement barbares qui s'assimilent à la punition collective de civils innocents", en évoquant Deraa.

    Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est entretenu par téléphone avec M. Assad et lui a demandé de coopérer avec une commission d'enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

    Face à la contestation, les autorités ont annoncé des mesures pour enrayer la fuite des devises, la Banque centrale autorisant pour la première fois l'ouverture de comptes épargne en devises étrangères jusqu'à 120.000 dollars.
     
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