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Tunisie: Manifestations anti-gouvernementales et affrontements avec les policiers

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par Ungovernable, 9 Mai 2011.

  1. Dimanche: Nouvelle montée de violence à Tunis

    Des combats entre manifestants anti-gouvernementaux et policiers se sont déroulés ce dimanche à Tunis, malgré la mise en place d'un couvre-feu dans la ville et sa périphérie.


    De violents affrontements ont embrasé dimanche le centre-ville de Tunis. Des manifestants anti-gouvernementaux s'étaient réunis pour la quatrième journée d'affilée. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour les disperser. Les manifestants étaient environ 200 et s'étaient donné rendez-vous sur les marches du théâtre municipal et avenue Habib Bourguiba. Ils ont chanté l'hymne national et scandé des phrases hostiles aux forces de l'ordre. Les emeutiers demandaient plus de réformes de la part du nouveau gouvernement, mis en place après la chute de Ben Ali le 14 janvier. Parmi les slogans lancés, on pouvait entendre : « gouvernement dégage », ou « flics, bande de lâches ».
    Des pillages dans la banlieue de Tunis

    Précédemment, à Ettadhamen, une banlieue défavorisée de Tunis, des bandes de jeunes se sont livrés à des pillages et saccages dans la nuit de samedi à dimanche. Pourtant, un couvre-feu avait été décrété samedi soir dans la capitale tunisienne, de 21 heures à 5 heures pour une durée indéterminée. Le ministère de l'Intérieur a annoncé que cinq postes de police et de la garde nationale ont été incendiés dans les troubles qui ont secoué Tunis et sa périphérie samedi avant l'entrée en vigueur du couvre-feu. Le principal mouvement islamiste Ennahda (Renaissance) tente de calmer les pilleurs et de protéger la population.

    Les manifestations anti-gouvernementales durent depuis jeudi 5 mai à Tunis. Elle sont violemment dispersées à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Une source proche du gouvernement a révélé à l'AFP : « Des milices du parti du président déchu Ben Ali (le Rassemblement constitutionnel démocratique, dissous le 9 mars) payent des jeunes pour semer le trouble dans le pays ».



    Samedi : Une manifestation anti-gouvernementale réprimée

    Une manifestation réclamant la démission du gouvernement de transition a été réprimée samedi à Tunis.


    De nouvelles manifestations réclament le départ du gouvernement de transition

    Le retour au calme et à l'apaisement en Tunisie sera long. Même si Ben Ali, le président honni est parti, la rue tunisienne n'a pas fini de se soulever. Samedi, une manifestation dans les rues de Tunis a été dispersée au gaz lacrymogène.

    Les militants, la plupart des jeunes réclamaient la démission du gouvernement de transition. Il s'était réunis un peu plus tôt devant le siège du ministère de l'Intérieur et criaient des slogans tels que « Gaz lacrymogènes et cartouches, les Tunisiens n'ont pas peur », « Peuple tunisien révolte-toi », « Ministère de l'Intérieur, ministère terroriste » ou encore « Nous sommes fidèles aux martyrs de la révolution ». Vendredi, les forces de l'ordre avaient déjà réprimé une manifestation avec violence.
    Un coup d'Etat en préparation

    Le ministère de l'Intérieur a promis une enquête sur ces violences et a présenté ses excuses aux journalistes et aux citoyens agressés involontairement, affirmant son respect pour le droit de chaque citoyen tunisien à manifester pacifiquement.

    Quinze journalistes couvrant ces événements pour des médias tunisiens et internationaux ont été brutalisés par des policiers, selon le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). D'autres Tunisiens avaient lancé un appel à manifester vendredi pour soutenir l'ancien ministre tunisien de l'Intérieur Farhat Rajhi qui a suscité un vif émoi en dénonçant la préparation d'un coup d'Etat militaire en cas de victoire des islamistes aux élections prévues le 24 juillet. Le ministère tunisien de la Défense a dénoncé ces « allégations ».


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