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Nuit Debout qu'en penser ?

Discussion dans 'Politique et débats de société' créé par pilou-ilou, 10 Avril 2016.

  1. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  2. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je suis d'accord et pas d'accord...

    Justement je suis pas tout à fait d'accord avec ça. Là tu pars du principe que "penser anarchiste" et "agir anarchiste" ça va de pair. Or je suis pas d'accord, on n'est pas anarchiste de la même façon si on a son entreprise que si on est flic ou que si on est un ouvrier. Tous peuvent adhérer à l'"idéal" anarchiste, en pensant qu'une société sans classe, sans état, sans rapport de domination ce serait cool, sauf que le fait d'être flic, ouvrier ou entrepreneur ça te met des contraintes bien concrètes qui pèsent beaucoup plus dans la balance que cet idéal.
    C'est la limite de la théorie et le problème qu'on pointe justement dans ces "mouvements citoyens" qui sont en fait juste des mises en scène de débat politique : si t'as 7 milliards de gens convaincus que ça va pas mais qui continuent à agir comme d'habitude ben ça change rien. J'irai même plu sloin : on est déjà quasiment tous convaincus (capitalistes et salariés, cadres et ouvriers, anars et fachos...) que le monde ne tourne pas rond : y a je sais pas combien de millions de gens chaque années qui meurent de la famine, combien de morts de maladie dont on a les remèdes, combien de gens sous le seuil de pauvreté et de misère... Ces symptômes tout le monde les constate et je pense que tout le monde s'accorde à dire qu'un monde sans eux serait mieux, et pourtant...

    Moi ma façon de raisonner de A à Z c'est : j'ai beau cherché, j'ai pas moyen de trouver un seul argument valable pour dire qu'une chose a plus de valeur qu'une autre objectivement. Du coup je crois pas qu'il y ait de "bien" ou de "mal". Donc ceux qui prétendent l'inverse et veulent imposer leur vision du monde le font forcément sans aucune légitimité, et c'est de là que je me dis que tout rapport de pouvoir est forcément illégitime et doit donc être combattu parce que c'est une souffrance pour celui qui le subi et que j'aimerais pas être à sa place, c'est de l'empathie à ce niveau-là. Alors du coup je me suis dit "ben cherchons toutes les sources de domination qui existent pour les combattre" et j'ai vu que y en a qui sont plus ancrée que d'autres et d'autres plus défendues aussi : notamment la loi, c'est l'expression d'un rapport de domination mais hyper-dur à contrecarrer surtout à l'échelle individuelle. D'où la nécessité d'une action collective. Sauf que y a des centaines de dominations et des centaines de collectifs possibles (genre, âge, sexualité, couleur de peau, nationalité, d'un patron sur son subordonné, d'un flic sur un citoyen lambda...). Mais je pense que la domination de classe est la plus fondamentale parce que je suis matérialiste : on a d'abord besoin de répondre à nos besoins fondamentaux pour perpétuer notre existence et la politique, pour moi, c'est juste la justification théorique et la défense pratique de la façon dont on a organisé la répartition des ressources. Or pour le moment l'analyse marxiste du capitalisme avec deux pôles antagonistes : la bourgeoisie et le prolétariat, me parait pertinente. L'organisation de la production et par suite de la répartition des ressources dans le capitalisme c'est : des salariés qui ne possèdent rien et doivent donc travailler pour quelqu'un qui possède du capital (une entreprise quoi) afin de recevoir un salaire, en échange tout ce que le travailleur fabrique dans l'entreprise appartient à son employeur qui le revend. Évidemment l'employeur s'arrange pour ne pas donner au travailleur tout l'argent qu'il a gagné en vendant les marchandises que ce dernier a fabriqué afin de se mettre des thunes dans la poche lui aussi. Le système législatif ne sert qu'à légitimer et rendre durable cet état de fait en faisant aussi tampon entre les salariés qui se révoltent contre les conséquences de ce système (parce que le capitaliste cherche toujours à réduire l'argent qui leur revient pour s'en mettre plus dans les poches parce qu'il faut bien être compétitif) et les capitalistes.
    Les guerre sont généralement le fruit de conflits d'intérêts entre différentes classes dominantes (des bourgeoisies de nationalités différentes, ou une bourgeoisie contre la noblesse...), y a toujours une histoire de thunes derrière. Une guerre n'est jamais seulement une guerre de religion ou à cause d'opinions différentes. Y a toujours plus derrière. La famine, c'est pareil, c'est la recherche du profit propre au capitalisme qui les cause... La loi El Khomri c'est aussi pareil : une attaque pour arracher plus de plus-value aux dépens des salariés en rémunérant moins leurs heures sup', en allongeant leurs journées de travail, en faisant en sorte que les prises de décisions soient plus favorables aux entreprises qu'aux salariés (accords d'entreprises plutôt qu'accords de branches...).
    Du coup, tu peux autant que tu veux tenter d'endiguer cette logique de profit avec un état social, ça pourra pas marcher : ce qui fait la fortune de l'état c'est le profit, les arguments des libéraux sont justes dans une certaine mesure : tant que le système capitaliste existe, effectivement, la croissance, le profit, ce sont des objectifs indépassables et il est naïf de croire le contraire. Et c'est pour ça qu'on veut renverser le capitalisme.
    Et pour renverser le capitalisme je ne pense pas qu'on puisse s'allier avec des non-prolétaires, je dis pas qu'on doit combattre ceux qui sont pas prolétaires, je dis qu'ils n'ont pas les mêmes intérêts que nous et que les associer au mouvement c'est les laisser faire valoir leurs intérêts qui vont sans aucun doute nous dévier de l'objectif qu'on a : abolir cette société de classe et son état.
    Or je crois justement que la nuit debout n'est pas un mouvement de classe. On y trouve beaucoup de fonctionnaires : les fonctionnaires ont une position privilégiée puisque l'état, s'il cherche à réduire les dépenses, il ne cherche pas activement à faire du profit. Les fonctionnaires n'ont donc pas toujours les mêmes intérêts que les prolos (et je viens d'une famille de fonctionnaires, je sais de quoi je parle). Ce qui met en rogne les fonctionnaires c'est plutôt la tendance à la privatisation ou à l'adoption de méthodes de gestion d'habitude utilisée dans les entreprises privées : c'est donc contre leur prolétarisation qu'ils luttent, ils défendent en fait un état social et souvent rêvent d'un âge (qu'ils fantasment) où par exemple l'enseignant était respecté car il était celui qui apportait l'ascension culturelle et sociale aux classes défavorisées, où le savoir n'était pas une marchandise... ils défendent surtout un statut (bien sûr c'est pas aussi net, mais des profs anticapitalistes j'en connais pas perso, ça reste l'équivalent des contremaîtres à l'école pour moi et les ouvriers y sont les élèves). On trouve aussi des patrons de PME-PMI : là encore, le truc c'est qu'à l'heure actuelle y a de grandes entreprises et même des groupes d'entreprises qui dans chaque secteur détient en quelque sorte le "monopole". Elles ont plus de moyen pour produire plus, plus vite, etc... les petites entreprises arrivent pas à tenir la concurrence et beaucoup font rapidement faillite (et ils doivent chercher un emploi comme tous les prolétaires) : les petits-entrepreneurs là aussi luttent contre leur prolétarisation, mais ce qu'ils aimeraient c'est pouvoir eux aussi devenir de grandes entreprises rentables. Ils n'ont rien contre le capitalisme, ce qui les emmerde ce sont les monopoles. Enfin y a des étudiants aussi qui sont entre-deux, y en a beaucoup qui à ce niveau de l'enseignement considèrent aussi qu'ils "ne sont pas récompensés pour leurs études" : que les mecs sans diplômes se tapent le chômage, ça va, mais "eux" avec tous leurs diplômes ! c'est inconcevable ! Et malheureusement cette "petite-bourgeoisie" constitue une partie non-négligeable de la nuit debout qui ne peut pas mettre la guerre contre le capitalisme en priorité et donc se disperse dans des projets inoffensifs d'écriture d'une constitution qui ne sera jamais appliquée, de discussion sur la drogue, de soutien à tout et n'importe quoi tant que ça peut racoler.
    Pour moi, ce qui nous unit c'est pas compliqué mais faudrait déjà arriver au consensus dans le milieu militant : c'est qu'on est d'une même classe qui a les mêmes intérêts sous le capitalisme. ça nous soule tous de nous lever tôt pour bosser, ça nous soule tous de pas avoir le temps de faire ce qu'on nous demande correctement parce qu'on en a trop à faire, donc de sentir qu'en fait on se fout de si c'est fait correctement ou pas donc d'avoir l'impression que ce que tu fais, même ceux qui te payent pour, s'en foutent au fond, que tout ce qui les intéresse c'est ce que ça leur rapporte en chiffres, ça soule de pas pouvoir passer plus de temps avec les gens qu'on aime même quand on a rien à aucun travail mais qu'il faut quand même rester au bureau, ça soule d'être fliquer par pôle emploi ou la caf, ça soule que notre patron nous parle comme à une merde et qu'on puisse pas lui répondre, pareil pour ces fils de merde de flics... et si on ressent tous ça à des degrés divers, c'est parce qu'on fait tous parti de la même classe, on est tous des prolos et nos intérêts convergent : se débarrasser du capitalisme.
    Et de ce point de vue, non, tous les arguments ne se valent pas. Les flics ont un boulot de merde, tant pis pour eux, ils le font avec zèle. Bien sûr qu'il y a des "circonstances atténuantes" mais des fois un pavé dans la gueule ça fait plus réfléchir qu'une longue discussion et on va pas attendre que tous les flics soient de notre côté pour commencer à lutter. De toute manière, si on commence à débaucher leurs flics grâce à notre propagande, ils vont rapidement en recruter d'autres et inventer des moyens pour combattre notre propagande (sachant que les politiques ont accès aux grands médias et pas nous, que ce sont eux qui font passer des circulaires aux préfets et décident plus ou moins de ce que les officiers disent aux flics...). Si y en a qui démissionnent, tant mieux, mais je compte pas là-dessus.
    Quelles actions ? Y en a des milliers, l'important c'est que ce soient des actions qui portent atteintes au capital : grève, débrayage, tout ce qui peut aider à réduire la répression policière et patronale, vol et pillage, récup' (la récup' c'est aussi du vol, faut le dire), et surtout recréer des liens en-dehors de toute logique capitaliste et marchande et sans reproduire non plus les rapports de genre, d'âge, la mise à l'écart des personnes ayant un handicap, etc... au sein de la lutte.

    Les deux veulent pas dire grand chose, c'est de l'abstrait. Essayons déjà de pas reproduire ce qui nous exècre dans cette société.
     
  3. ninaa
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    C'est sûr que l'on est loin , très loin d'un contexte de la CNT, FAI, des années 30 de l'Espagne. Il manque les chômeurs, les ouvriers, les paysans, artisants....C'est un mouvement plutôt bobo qui je pense va se dissoudre avec les vacances d'été.
     
  6. ninaa
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  7. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    A la base c'est sûr y a rien de bien intéressant, venant de Fakir et co en plus, et se revendiquant officiellement des lamentables "indignés" de Bastille.
    En même temps pour les révoltés ouvriers, marginaux, précaires, migrants, exploités et opprimés en tous genres... ça peut constituer un point de ralliement. Si seulement les insurgés étaient plus nombreux, ils occuperaient toutes les rues (comme dans toutes les révolutions) et affronteraient la répression par milliers, millions. En attendant il faut bien se retrouver quelque part...
     
  8. kirilo
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    Je ne crois pas trop à ce mouvement de nuit debout qui me parait illusoire, sans la jeunesse des banlieues qui sont les premiers précaires et marginalisés concernés cela fait un manque énorme. Il faudrait que sa pète en banlieue pour que le mouvement prenne de l'importance.
     
  9. ninaa
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  10. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Il faut bien que ça commence quelque part. Avec la jeunesse des banlieues (imbattables en guerilla urbaine...), je suis d'accord. Mais c'est pas obligé que ça parte de cette jeunesse là, si seulement un vrai mouvement de révolte pouvait démarrer elle pourrait bien le rejoindre, comme beaucoup d'autres classes opprimées.
    Sur place il n'y a pas que la bande à Fakir ou Mélenchon ou des bobos "indignés", alors pourquoi pas?
    Je ne désespère pas de revivre à la puissance mille (un million...)l'expérience de la rue des Bois:
    violence révolutionnaire?
     
  11. moosh
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    Bonjour à tous.

    Ca fait un bail, mais y a tellement à faire en ce moment avec toutes ces conneries...

    Bon moi, à la question qu'est-ce qu'on pense de Nuit Debout eh bien, de mon expérience propre dans ma ville, j'aurais tendance à avoir un avis partagé.

    D'un côté, c'est très positif : j'ai jamais rencontré autant de monde (et très hétérogène en plus) que dans ce genre de rassemblement (si ce n'est avec toute la campagne anti-rep-post-Rémi en fin d'année 2014...) ; j'ai jamais autant varié mes actions au quotidien (manifs syndicales, manifs sauvages, "débordements", AG, comités de mobilisation, ateliers de discussion ou d'action, rédaction de textes, de tracts, formations de légal team, de médic team, animation de la battuc', blocages, ...................................) ; je pense que globalement, Nuit Debout est quelque chose de très positif, en ce sens que le quotidien et la routine de beaucoup de gens sont bouleversés, et on a tendance à y prendre goût. Au lieu de rentrer glander sur son canapé après le boulot, on va sur la Place, et y a toujours quelque chose à faire, à dire, ou au minimum à regarder, à écouter... que d'échanges, d'apprentissages, de tout-un-tas-de-trucs qui font que c'est riche, c'est vivant, c'est intense. Même quand y a personne et qu'on se fait mortellement chier, ça reste positif. Je trouve.

    De l'autre côté, y a des aspects assez négatifs, pour ne pas dire néfastes au mouvement. Moi, le truc qui m'aura le plus gonflée et qui m'insurge, c'est bien les clivages entre "bons" et "mauvais" manifestants, entre syndiqués et autonomes, entre non violents et violents, etc... J'ai lu vite fait les 4 pages précédentes donc je sais que vous en avez déjà pas mal parlé, je vais pas trop en rajouter, je voulais juste donner mon avis. Un avis en plus.

    Alors, combien de fois je me suis pris la tête avec des connards qui prônaient les actions violentes et dénigraient le reste, et inversement ?! Moi, ça me fait péter un plomb.
    Dans une lutte, quelle qu'elle soit, le plus important, c'est justement qu'il y ait une diversité de répertoires d'action. C'est même primordial : accepter les manières de faire des autres si tant est qu'elles ne mettent pas en danger ceux qui n'y prennent pas part (que ce soit une action violente ou non violente). D'ailleurs, ça m’énerve aussi ces expressions "violences" et "non violence", ça veut rien dire... Moi, quand on insulte un flic, je trouve ça assez violent. A l'inverse, quand on renverse un container pour barrer la route, je trouve pas ça violent, surtout si personne autour ne risque d'être écrasé par le truc... BREF.
    Ce qui est assez remarquable par contre, c'est que les pacifiés qui s'insurgent de la violence des autres sont quand même bien contents quand on vient leur donner du sérum phy, quand on se met devant eux pour pas que la BAC les piétinent, mais que si un toto se fait défoncer la gueule au vu et au su des autres, c'est certainement pas les guguss en sarouel qui vont s'interposer... Et vice versa, quand quelqu'un qui prône l'action violente me dit que les actions non violentes ça sert à rien, putain, j'ai des pulsions en vrai... Faire une cantine, des concerts, des projections, distribuer des tracts, fabriquer des banderoles, ETC, c'est des actions non violentes et POURTANT elles sont juste la BASE d'une lutte, sans elles on est rien...
    Ensuite, y a un autre truc, c'est les mots. Les mots c'est relou d'en parler mais c'est important. Y a trop d’amalgames qui sont commis, trop de confusion, trop de flou... et une chose que j'aurais apprise, ou en tout cas confirmée dans ma tête, c'est bien qu'être pacifiste ne signifie pas rejeter la violence, mais simplement ne pas la prôner (ne pas être pour, mais ne pas être contre). Rejeter la violence en bloc, c'est être pacifié, d'après moi, c'est à dire réprimer un moyen d'expression humain et légitime ; se désolidariser de ceux qui en font usage, faire éventuellement de la délation, ou en tout cas de la critique facile. Et mettre les gens dans des catégories pré-définies aussi c'est mal (je l'ai fait au-dessus, je trouve ça déplorable... pardon.), comme si un "casseur" ne pouvait pas être un "hippie", comme si un "hippie" ne pouvait pas être "anar", comme si un "toto" ne pouvait pas être "organisé", comme si.... Moi, j'adore être quelqu'un de multiple. Et j'en ai marre des restrictions.
    Un autre reproche : trop d'AG, où se répètent tous les soirs les mêmes choses (féminisme et veganisme entre autres), où il y a trop de règles en vigueur (temps de paroles, quotas hommes/femmes, gestuelles précises et nombreuses...) pourquoi ne pas tenter un fonctionnement plus léger et plus autogéré (voire anar) comme à Grenoble où le système AG est en fait une Assemblée Populaire, sans règlement précis...? Simplement les uns et les autres se respectent, ou essaient.

    Bon du coup, en vrai j'ai tellement de trucs à dire mais c'est un vrai foutoir et parfois prendre du recul c'est difficile.

    Globalement Nuit Debout c'est génial, mais y a tellement à améliorer, et vite.
    Je n'attends qu'une chose : qu'ils nous évacuent de la Place. Qu'ils soient méchants et cruels. Qu'ils mettent le feu aux poudres tout seuls.
    Pendant ce temps-là, j'attends, et je dépense beaucoup d'argent en bière.

    <3
     
  12. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  13. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je viens de croiser un pote qui fait ses études à paris le bras cassé, l'histoire ?
    Il était parti pisser pendant que la place de la rép se faisait évacuer. Les decs faisaient des rondes pour s'assurer que personne ne revenait. Il voit que y a plus personne, il décide de rentrer chez lui en prenant le bus de l'autre côté de la place. Des CRS l'interpellent, ils lui disent qu'il a pas le droit d'être là, il leur explique qu'il va prendre son bus (je le connais, il les aurait pas chauffer). Ces bâtard lui foutent des balayettes.
    Il va s'asseoir sur un banc (un peu éméché) il essaye de revenir à ses esprits et retente le coup. Les CRS reviennent à la charge, le pousse, il tombe et se pète le poignée. Bande fils de bâtards.
    ACAB
     
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  14. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  15. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Encore une fois ninaa, je suis pas d'accord avec toi quand tu penses que les ouvriers / employés, chômeurs ou jeunes de quartier s'identifient à l'"insurrection". ça sert à rien d'être violent sans but, la violence ne se suffit pas à elle même et dire que le système la mérite parce qu'il en inflige aussi, ça convainc personne. ça explique mais ça rend pas légitime.
    Or la nuit debout, pour moi, elle a pas d'objectif. Les gens comprennent pas l'utilité, ils comprennent pas le but et ils comprennent pas le moyen du coup. C'est dommage de se disperser de la question du travail ouverte par la loi alors qu'elle permettait la critique du salariat et du coup de devenir un mouvement de classe et pas juste un mouvement social vague de contestation d'on sait pas trop quoi.
    Et puis je souhaiterais pas que des gens se fassent frapper ou buter pour "mettre le feu aux poudres". Les gens ont déjà toutes les raisons d'être révoltés, faut juste les formuler, pas besoin d'un mort, pas besoin de chercher la répression.
    Bon a+
     
  16. moosh
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    moosh Membre du forum Membre actif

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    Juil 2012
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    Bonjour Anarchie 13,

    c'est moi (moosh) qui parlait de mettre le feu aux poudres...
    Je sais, c'est un discours très passionnel, pas du tout rationnel.
    Tu peux comprendre ça toi, pas vrai ? (je le sais A13.)

    C'est juste qu'ils font monter la pression, l'atmosphère est trop pesante.
    C'est marrant deux semaines de picoler sur la Place en assistant aux AG, en faisant à manger pour tout le monde etc...
    Mais tout le monde est fatigué. Ils font régner un climat de tension extrêmement rude à supporter. Par chez moi, même les plus pacifiés commencent à bouillir...
    Des coups, des coups, toujours des coups. Du bruit, de la violence, des odeurs de poivre, du bleu, partout, tout le temps... des armes en veux-tu en voilà... des blessés, tous les jours, des gens traumatisés, tous les jours, des interpellés, tous les jours. On cherche pas la répression, elle est déjà là, ça s'arrête jamais, c'est l'Enfer.
    Mais rien d'autre. Par chez moi, ils vident pas la Place comme à Paris et ailleurs. Ils attendent qu'on se fatigue tout seuls je pense. Stratégiquement c'est brillant. Mais on tourne en rond, on peut pas faire descendre la pression qu'ils nous imposent, on peut pas lâcher prise, on est toujours à l'affût, du moindre bruit, de la moindre clameur, du moindre SMS qui dira "y a eu tel truc à tel endroit, besoin de monde maintenant". Le soir, quand on se pieute dans son lit tout doux, on a des palpitations, le téléphone est toujours allumé, et y a pas un instant dans la journée où on pense pas à tous les copains qui sont peut-être en train de se faire gazer, frapper, gardés à vue...

    Et toute cette peur qui s'accumule, toute cette rage, cette haine, cette fatigue qui nous accable, un jour, il va falloir qu'elle s'exprime.
    Je crains ce moment-là, vraiment, je le redoute même, rien que d'y penser, j'ai envie de chier. Mais c'est comme ça que ça doit se passer. Toutes les conditions sont là, on n'attend que le signal, et je doute qu'il vienne de nous.

    Mais comme Jean-Luc Mélanchon l'a dit, "il va y avoir un mort". Et personne ne veut ça, évidemment. Pas moi en tout cas. Ca nous rendrait tous fous. Déjà que.

    <3 bisous à toi.
     
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  17. Tortuga
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    Tortuga Membre du forum

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  18. libertaire, anarcho-communiste, anarcho-féministe, féministe, marxiste, extrême-gauche, révolutionnaire, anti-fasciste

    Hey Moosh,

    Ton message est très juste... On s'épuise, on se fatigue, Nuit Debout est dans une impasse.
    Chaque jour, la préfecture leur grignote du temps, chaque jour chaque flic, chaque citoyen-ne s'énerve un peu plus.
    La répression et la colère montent, et Nuit Debout n'apporte pas assez vite les réponses. On ne sait pas où ça va. On se déplace à taton. On sent une grondement mais il semble de moins en moins fort. Par peur de l'avenir incertain du mouvement.
    Beaucoup, ont espoir que ça n'est qu'un début, celui de l'insurrection. Elle peut arriver, il ne faut pas se fatiguer, continuer, et que de cette colère. Celle de voir nos frères et soeurs frappé-e-s, gazé-e-s, blessé-e-s, celle qui vient des tripes nous fasse avancer. Laissez la sortir, le gouvernement ne fera que se pisser dessus un peu plus.

    Depuis le début, j'ai vu le cortège autonome grossir un peu plus , les gens s'entraider un peu plus, se protéger les uns les autres, affronter les marionnettes du pouvoir,toujours plus fort.
    On a la rage, on est de plus en plus solidaires,on va aider Nuit Debout. D'ailleurs tout le monde devrait prendre l'exemple du courage qu'on ces personnes à aller de l'avant. A agir de manière frontale. On l' a ce courage au fond de nous.

    Sortons-le.Il est temps

    On fout ça à fond et on court tous au devant.
     
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  19. moosh
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    moosh Membre du forum Membre actif

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    Bonjour Tortuga.

    Ton message me fait plaisir, il me fait sourire, et ça fait du bien putain.
    Je vois que toi non plus tu n'es pas rationnel tout le temps, et que tu laisses la passion s'exprimer parfois.
    Personnellement, j'essaie de prendre du recul sur tout ça, quand je relis mes messages, je me rends compte de ma sensibilité, de mon impulsivité... et attention. C'est bien, c'est sain, c'est un putain de moteur tout ça, mais attention.
    Attention à nous, et attention à eux. Parce que agir sur un coup de sang, c'est dangereux, pour nous, et pour eux.
    Et le danger, même si c'est excitant, c'est pas ce qu'on veut pas vrai ?

    Le grondement, il n'est pas de moins en moins fort, non.
    La battuc, elle résonne de plus en plus fort, elle se masque de plus en plus, et le nombre de personnes qui dansent autour augmente de manifs en manifs.
    Le cortège autonome, oui, il se densifie, se massifie très largement. C'est bon ça hein ?! Moi aussi ça me fait plaisir !

    Moi je pense pas que Nuit Debout ait besoin qu'on vienne les aider comme tu le dis. Enfin si, mais nous aussi on a besoin d'eux. Parce qu'ils sont le centre névralgique actuel de la contestation.

    Quant à la "manière frontale" que tu évoques, je l'aime cette frontalité, mais cette vision est romantique, la vraie frontalité ne peut exister que d'une unité pure et dure. Or, il n'y a pas d'unité. Il n'y a que division. Peut-être que ça viendra, je m'évertue en tout cas tous les jours à faire en sorte que les "violents" et les "non violents" se rencontrent et parlent, et arrivent à un consensus (qui me semble parfois inatteignable quand je vois le nombre de connards qui constituent ces deux "franges" de la classe contestatrice).

    Mais t'as raison oui, allons-y.
     
  20. Anarchie 13
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  21. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    moi ça me soule ces messages... Le cortège autonome grossit, et alors ? C'est quoi son but à part grossir ? On dirait des syndicats qui veulent racoler pour montrer qu'ils sont importants. On dirait qu'on vit en fonction du gouvernement et de ce qu'il pense de nous, plus il a peur, plus on se sent fier. On dirait des gamins qui font des caprices pour attirer l'attention du papa.
    Vous voulez faire quoi une fois que les gens seront bien véner et que y aura une insurrection ? Vous croyez que spontanément tout va se mettre en place ? Vous rêvez. Ceux qui vont arriver avec des solutions, même si elles sont pas du tout anticapitalistes, c eux qui vont poser les bases du système suivant (à supposer que l'insurrection en question parvienne à renverser... je sais pas ce que vous voulez renverser, le gouvernement ?).
    Je sais pas, pour moi c logique, on regarde ce qui nous fait chier, on en cherche les causes et on lutte contre ces causes. On se contente pas de constater qu'on n'aime pas la vie à laquelle on est condamnés pour juste exprimer sa colère de la manière la plus spectaculaire qu'on trouve. si on fait ça on reste dans la même merde, vu qu'on détruit jamais les causes, et en plus on devient addict à l'émeute parce que c'est par elle qu'on se sent valoriser. Bref. Je comprends pas cette fascination de l'insurrection comme si c'était une solution.
    Pour moi l'insurrection c'est un moyen, c'est une réponse au contexte, à la répression. Actuellement, on n'en a pas besoin parce qu'on n'a rien à défendre : on occupe des places publiques avec autorisation de la préfecture, on contrôle pas de moyens de production, on n'a pas l'ambition de conquérir l'assemblée nationale ou même juste l'entreprise où on taffe...

    edit : et pour rebondir sur ce que dit moosh, justement, là on est à froid, on est posés devant nos écrans, appeler à l'insurrection je crois pas que ce soit "laisser parler ses affects".
    Contrairement à ce que dit ninaa j'ai pas du tout peur de la confrontation et je n'ai jamais condamné moralement la violence. Lorsque la violence est spontanée, pour moi c'est pas le même registre. Si une manif déborde parce que les flics nous bloquent, parce qu'ils nous gazent sans raison, etc... ça me parait légitime.
    Mais là, dans le discours, j'ai l'impression que tortuga fait de l'insurrection un truc stratégique mais pas un truc impulsif.
    Perso je parle de révolution justement parce que ça centre pas la lutte sur les affrontements directs et médiatisés.
     
  22. moosh
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    moosh Membre du forum Membre actif

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    Juil 2012
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    Je ne sais plus.
    Ca sert à rien ce qu'on fait là, théoriser et tout sur l'émeute etc...
    Quand tu sens qu'il faut y aller t'y vas. Point.
    Et si tu le sens pas (parce que TOI tu le sens pas, ou parce que TOI tu penses que LA c'est pas légitime) t'y vas pas.

    Je ne racole personne. Je m'étonne de voir que de plus en plus de gens se rapprochent du mouvement autonome, c'est tout, et j'ai le droit de dire que je trouve ça chouette. Parce que c'est chouette. Si on peut même plus s'émerveiller de petits détails aussi insignifiants soient-ils, où va-t-on...? Que cette partie du cortège (physique et symbolique) grossisse, effectivement ça sert à rien en soi. C'est juste un résultat.

    L'impact que ça peut avoir par contre, c'est que la contestation n'appartient plus aux syndicats et aux inter-orga. Mais juste à un "nous" plus global. Quand la CGT scande dans son mégaphone "ça va péter" i tutti cuanti, PARDON mais c'est du foutage de gueule, puisque ce sont les premiers à 1) déguerpir quand ça bouge, 2) condamner la violence, 3) faire en sorte que ça pète pas, dans le sens empêcher des personnes d'exprimer leur rage comme ils l'entendent, en faisant de la délation par exemple, de la moralisation ou au mieux de la propagande "anti-casseurs". Tu vois ? La partie autonome du cortège, elle est aussi scindée, mais au moins elle essaie, y a un respect de l'action de l'autre qui monte petit à petit. C'est encore trop faible, sinon j'aurais pas lâché tous ces messages au dessus, mais ça vient. Et je me permets d'en être contente.

    Ensuite, A13, j'appelle pas à l’insurrection moi, je me considère pas comme insu, je prône pas ça.
    Je dis juste que le ressenti que j'ai par chez moi, c'est que ça vibre sous-terre, et que un jour ça va saturer.
    C'est pas un appel quelconque.
     
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  23. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  24. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Je serais plutôt d'accord avec ton point de vue Moosh, complémentarité des luttes et pas d'idées toutes faites sur ceux qui les mènent ("les gens" c'est aussi toi, moi et pas mal d'autres qui ont de bonnes raisons d'être révoltés). On ne se révolte pas en se demandant "ce que vont en penser les gens" une espèce de masse supposée bête et veule à la base.
    même se rencontrer, discuter, ça a des aspects positifs même si on ne va pas plus loin.
    En revanche comme je l'ai déjà dit je sais ce que je ne veux pas: la récup électoraliste. Donc juste pour savoir pourrais tu préciser ce que tu penses de Mélenchon?
     
  25. moosh
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    moosh Membre du forum Membre actif

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    Bonjour ninaa.

    Ce que je pense de Mélenchon ?

    "POUAHAHAHAAAAAAAA !"

    Voilà. Tout est dit.
     
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  26. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  27. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Ah OK me voilà rassurée! :)
    Sinon mon compagnon qui bosse à côté de République y passe tous les soirs depuis le début, il m'a dit que ces derniers jours il ne s'y passait plus grand chose mais quand même c'est une occasion de se retrouver entre copains y compris perdus de vue depuis un moment. Et il y a moins de monde.
     
  28. moosh
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    moosh Membre du forum Membre actif

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    Non je dèc' (enfin non pas du tout je suis extrêmement sérieuse, mais je vais aller plus loin).

    Je pense qu'il a peur pour de vrai, et qu'il a raison. Nous aussi on a peur. Si mort il y a, ça va trembler, c'est une certitude.
    Après, bien que d'après moi, son sentiment soit réel, il va de soi qu'un tel discours tient de la récupération... même pas besoin de le dire : dès qu'un politicard s'en mêle, c'est de la récup. Ces gens-là ne sont, en réalité, pas du tout concernés par les problèmes que nous autres rencontrons au quotidien. Il ne s'inquiète pas de mourir lui (mais peut-être devrait-il), ou qu'un policier meurt, ou qu'un manifestant meurt, ou qu'un civil meurt... Non. Il s'inquiète seulement pour l'image. La campagne, tout ça... tous les trucs dont NOUS n'avons rien à branler.

    Lui, voit la mort éventuelle de façon rationnelle, réfléchie.
    Nous, c'est l'angoisse qui parle. L'angoisse que ce soit nous, que ce soit nos potes, devant nos yeux.
    La différence entre lui et nous, c'est la réaction, le résultat, l'impact, bref, la SUITE.
    Eux, ils vont te pondre des enquêtes, des lois, des trucs, tout un tas de merde inutiles.
    Nous, on va littéralement péter un plomb. Moi en tout cas.

    La Folie nous menace.
     
  29. moosh
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    moosh Membre du forum Membre actif

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    Juil 2012
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    "Manifestation à Nantes : la grogne des policiers
    En marge de la manifestation contre la loi Travail, des casseurs auraient pris pour cible des forces de l'ordre. Sept d'entre eux auraient été blessés.
    FRANCE 3
    Francetv info

    Mis à jour le 04/05/2016 | 13:18, publié le 04/05/2016 | 13:18

    Mardi 3 mai à Nantes, la manifestation contre la loi Travail dégénère encore une fois. Bilan : sept policiers blessés. Nantes, Rennes, Lille, Paris, les m^mes scènes se répètent. Des casqueurs masqués et armés qui cherchent à en découvrent avec les policiers. Au total, les forces de l'ordre déplorent 300 blessés dans leurs rangs depuis les débuts des rassemblements contre la loi El Khomri.

    Des équipes épuisés
    Appelés à la plus grande retenue pour éviter toute bavure, les policiers réclament de pouvoir fouiller et interpeller ces manifestants ultra-violents en amont des rassemblements. À l'exaspération s'ajoute aussi l'épuisement. "On a un contexte difficile lié aux événements qu'on a connu en 2015 et on a la perspective de l'Euro 2016 qui va forcément appeler d'autres contraintes", explique Christophe Dumont, syndicat des Cadres de la Sécurité intérieure. Les policiers réclament une plus grande fermeté au plus haut niveau de l'état."

    Manifestation à Nantes : la grogne des policiers

    Les pauvres.

    Post-Scriptum : nb les fautes d'orthographe et de frappe.............................................................................................
     
  30. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  31. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    J'pense qu'on s'embrouille sur le terme "autonome". Si c'est les non-encartés ça recouvre beaucoup plus que les insurrectionnalistes et y a des bobos, des prolos, des violents, des non-violents, des citoyennistes, des anars...
    Je critique que l'insurrectionnalisme et en fait la plupart des idéologies qui font d'un moyen une fin. Pour l'insurrectionnalisme c'est l'insurrection qui devient la finalité, on refuse d'imaginer l'après "il se construire de lui-même", je trouve même ça essentialiste. Pour l'illégalisme ben c'est pareil, dire que transgresser la loi est de fait contestataire et qu'il faut toujours avoir un esprit de contradiction pour moi c'est pas encore très abouti comme réflexion...

    Ouais, je répondais à tortuga surtout.

    Qu'on soit clair, je conchie les services d'ordre, si des insurrectionnalistes viennent dans une manif et tentent de la déborder (parce que c'est bien ce qui se passe, je suis désolé, je dis pas que tous ceux qui participent aux débordements sont des insus mais les insus ils viennent avec l'ambition a priori de faire déborder la manif) ben je m'en tape, c'est pas de l'acte en lui-même que je parle, c'est de son sens, c'est de ses effets par rapport à ce que veulent les insus, c'est de l'"idéologie" insurrectionnaliste qui pour moi est pas révolutionnaire. Tu vois, je crois comprendre mossh quand tu dis faut pas être trop rationnel. Pour moi les affects font partis de moi, y a pas de raisons de les nier, mais j'essaye de les comprendre et faire croire que parce que j'éprouve un affect peu importe la manière dont je l'exprime ce sera forcément dans le sens de l'émancipation ça, c'est des conneries. Et si je suis en colère et que je lance des pavés sur les decs je vais pas m'inventer toute une philosophie pour explique que c'était pas juste de la colère mais un acte qui a des conséquences positives sur la lutte, parce que c'est faux. Ok, ça m'a fait du bien sur le coup, mais ça a pas atteint le capitalisme, juste un de ses larbins insignifiants.
     
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